"Quand le dollar est à un plus bas niveau, cela aide les exportations. Et je pense que les exportations deviennent plus fortes actuellement": les propos tenus le week-end dernier à la télévision par John Snow, secrétaire au Trésor américain, confirment, s'il en était encore besoin, que le gouvernement Bush s'accommode très bien de la forte baisse du billet vert face aux principales grandes devises. L'arme des changes est le nouveau remède de cheval administré à l'économie américaine alors que les politiques agressives menées sur les fronts monétaire et budgétaire ont jusqu'à présent montré leurs limites. Même si le ministre des Finances américain a continué à afficher son soutien au "dollar fort", les investisseurs ont trouvé dans ce discours une nouvelle raison de vendre des billets verts. En raison des menaces d'intervention qui continuent de planer sur le yen, c'est l'euro qui a été le grand bénéficiaire de ce nouvel accès de faiblesse de la monnaie des Etats-Unis. Le dollar est même passé lundi au dessus de la barre des 1,16 pour 1 euro. La parité a atteint les 1,1623 dans la matinée avant de fléchir quelque peu. En fin d'après-midi, l'euro séchangeait pour 1,1561 dollar.Craignant que les ministres des Finances des Quinze (Ecofin) et de la zone euro (Eurogroupe) réunis lundi à Bruxelles ne fassent des déclarations défavorables à une chute trop prononcée du dollar, les investisseurs sont restés prudents tout au long de la journée. Mais, à l'issue d'une réunion des banquiers centraux à la Banque des règlements internationaux (BRI), Eddie George, le gouverneur de la Banque d'Angleterre, a estimé que la hausse de l'euro n'avait rien d'inquiétant. "Il s'agit d'une reprise après une phase de faiblesse plutôt qu'une fermeté en soi. De ce point de vue, c'est un redressement par rapport à une situation anormale", a-t-il déclaré.

latribune.fr

20 Oct 2008, 2:32

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