Jean-Pierre Raffarin travaille à son nouveau gouvernement

Le président de la République n'a pas voulu sacrifier son Premier ministre après la déroute électorale du 28 mars. Malgré un paysage politique régional désormais teinté, presque intégralement, de rose, Jean-Pierre Raffarin a été confirmé dans ses fonctions mardi matin. Concrètement, l'ancien président de la région Poitou-Charentes a présenté la démission de son gouvernement à Jacques Chirac qui l'a acceptée. Mais ce dernier a immédiatement chargé le Premier ministre de former un nouveau gouvernement. Cette décision est intervenue une heure et demi après le début de l'entrevue entre les deux hommes qui s'est tenue à l'Elysée. On attend évidemment désormais la formation de la nouvelle équipe gouvernementale qui devrait être annoncée mercredi. Les rumeurs à ce sujet vont désormais bon train. Ce matin sur RTL, l'actuel ministre des Transports, Dominique Bussereau, un fidèle du Premier ministre, a estimé que "la France a besoin d'une équipe d'hommes et de femmes capables de mener la bataille des réformes avec fermeté et écoute". En attendant, chacun guette le ballet des allées et venues à l'Elysée. Avec à la clé, une surprise, l'entrevue de François Bayrou, le président de l'UDF, avec le président de la République en milieu d'après-midi.Le gouvernement sera donc sans doute une équipe "de combat" chargée de mener les réformes ambitieuses de l'assurance maladie et du marché du travail. Des réformes qui risquent d'être très impopulaires mais que la majorité parlementaire juge indispensables. C'est sans doute dans cette optique que Jacques Chirac a décidé de confirmer Jean-Pierre Raffarin dans ses fonctions. La logique est de ne pas "user" un homme neuf par ces réformes. Il préfère "sacrifier" Jean-Pierre Raffarin dans cette tâche, quitte à nommer, avant les élections de 2007, un homme nouveau capable de mener la bataille électorale. Cependant, la venue de François Bayrou à l'Elysée montre peut-être également la volonté "d'élargir" le gouvernement. Ce matin, pourtant, le président du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Hervé Morin, jugeait qu'il sera "très difficile" pour le gouvernement Raffarin III de gouverner. Il s'était ainsi mêlé au concert des critiques venues de la gauche et notamment du Parti socialiste. Ainsi, le président du groupe socialiste à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault n'a pas hésité à considérer que Jacques Chirac "faisait un bras d'honneur aux Français" en reconduisant Jean-Pierre Raffarin. De son côté, Laurent Fabius estime que l'Elysée "reste sourd au message clair envoyé par les Français". Chez les Verts, Yves Contassot, leur porte-parole national, a jugé qu'un remaniement ne serait qu'un simple "ravalement de façade". Pour finir, Marie-George Buffet, la secrétaire nationale du Parti communiste, a estimé que la décision de Jacques Chirac est "choquante" car il s'agit d'un "affront à la démocratie". Quant à l'atypique Arnaud Montebourg, il n'a pas hésité, quant à lui, à réclamer la dissolution de l'Assemblée nationale pour "résoudre la crise politique que connaît le pays". Tout indique donc que le troisième gouvernement Raffarin devra faire face à une opposition particulièrement offensive...
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