Porté par la reprise des voyages, IAG (British Airways-Iberia) réduit considérablement sa perte au premier trimestre

IAG, maison mère des compagnies British Airways et Iberia, a fortement réduit sa perte nette au premier trimestre, porté par une « demande croissante » pour les voyages qui a dopé son chiffre d'affaires.
IAG, proprétaire de British Airways, s'attend à une demande de voyages positive et durable à long terme.
IAG, proprétaire de British Airways, s'attend à une demande de voyages positive et durable à long terme. (Crédits : Hannah Mckay)

L'appétence pour les voyages profite à IAG. La maison-mère de British Airways et d'Iberia a publié une perte nette de 4 millions d'euros pour les trois premiers mois de l'année, contre 87 millions d'euros un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a progressé de 9,2%, à 6,4 milliards d'euros.

Si le groupe a renoué avec les bénéfices annuels depuis 2022, déjà grâce à la reprise des voyages en avion après les restrictions pendant la pandémie de Covid-19, il est cependant toujours dans le rouge au premier trimestre, au cours d'une période traditionnellement creuse pour le secteur.

« La forte demande de voyages a contribué à la réalisation d'un très bon premier trimestre et nous sommes bien positionnés pour l'été », a néanmoins fait valoir IAG dans un communiqué ce vendredi. « Nous nous attendons à une demande de voyages positive et durable à long terme », a ajouté le groupe, également propriétaire de la compagnie à bas coûts espagnole Vueling et de l'irlandaise Aer Lingus.

IAG avait annoncé en février avoir multiplié par six son bénéfice annuel en 2023. Il a retrouvé l'an dernier une capacité de transport de passagers de 95,7% des niveaux de 2019 (avant la pandémie).

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Les bons résultats dévoilés ce vendredi ont été salués par les investisseurs, et le titre d'IAG à la Bourse de Londres progressait de 1,42% à 185,40 pence vers 08H10 GMT (10H10 heure de Paris) tandis que le FTSE 100, principal indice de la Bourse de Londres, progressait de 0,51%.

Pour autant, si la demande a été soutenue en Europe et sur les vols transatlantiques, la situation est « plus difficile » sur le reste du monde, a toutefois prévenu IAG, notamment dans la région Afrique, Moyen-Orient et Asie du Sud.

IAG espère bien toujours pouvoir acquérir Air Europa

Par ailleurs, le groupe qui souhaite racheter la compagnie aérienne espagnole Air Europa, s'est dit prêt début avril à céder à la concurrence 40% des liaisons assurées par cette société afin d'obtenir le feu vert de Bruxelles à cette acquisition. IAG avait annoncé en février 2023 cette acquisition pour 500 millions d'euros auprès du groupe espagnol de tourisme Globalia, concrétisant un projet qu'il caressait depuis plusieurs années. Mais l'opération reste toutefois soumise au feu vert de Bruxelles, qui a ouvert fin janvier une « enquête approfondie ».

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L'exécutif européen s'alarme notamment des conditions des concurrence sur les liaisons intérieures espagnoles, particulièrement entre la péninsule et les îles Baléares et Canaries, et sur les liaisons entre Madrid et plusieurs villes européennes. Les liaisons long-courriers entre Madrid et l'Amérique du Nord et l'Amérique latine sont également concernées par l'enquête.

Cet achat doit permettre à IAG de renforcer ses liaisons vers l'Amérique latine et faire de Madrid l'un des principaux « hubs » européens.

« Nous continuons de progresser dans le processus d'acquisition d'Air Europa et avons présenté un ensemble de mesures correctives à la Commission européenne. Nous espérons toujours que le processus se terminera au plus tard cette année », a indiqué le groupe vendredi dans son communiqué.

Reprise générale

Au-delà du cas d'IAG, toutes les grandes compagnies profitent de la reprise. La fréquentation des avions a atteint au quatrième trimestre de l'année dernière 98,4% des niveaux de la période correspondante quatre ans plus tôt, soulignait fin janvier l'Association internationale du transport aérien (Iata), qui raisonne en passagers-kilomètres payants (RPK, son sigle en anglais), l'un des indices de référence du secteur.

Les liaisons internationales n'ont toutefois pas encore refait le plein, évoluant en 2023 à 88,6% de l'activité de 2019 malgré une forte croissance sur un an (+41,6%). Les rotations de et vers l'Asie-Pacifique ont pesé sur la tendance, à 72,7% des niveaux d'activité de 2019, les compagnies aériennes peinant à reconstruire des réseaux annihilés pendant le Covid-19.

Malgré tout, après un mois de décembre 2023 en hausse de 10,8% par rapport à la même période de 2022, Iata évoquait alors une « base solide pour réussir » l'année 2024.

Le dynamisme du trafic aérien profite aussi à Amadeus

Le groupe Amadeus, numéro un mondial des réservations de voyages, a vu son bénéfice progresser de 19% au premier trimestre grâce au dynamisme du trafic aérien et du secteur touristique, qui ont dopé ses revenus. Amadeus, qui ne divulgue jamais son résultat net, a engrangé entre janvier et mars 324 millions d'euros de bénéfice ajusté, contre 273,1 millions d'euros sur la même période de 2023, selon les résultats publiés mercredi par l'entreprise. Le chiffre d'affaires du géant espagnol, dont le cœur de métier est une plateforme de réservation de billets pour les agences de voyage et les compagnies aériennes, a, lui, atteint 1,5 milliard d'euros, soit 14% de plus qu'il y a un an.

Ces résultats sont supérieurs aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur d'informations financières Factset, qui tablaient en moyenne sur 310 millions d'euros de bénéfice ajusté et 1,47 milliard d'euros de revenus.

Le groupe dirigé par Luis Maroto, qui a consolidé l'an dernier son redressement avec 1,12 milliard d'euros de bénéfice ajusté, attribue cette dynamique à la solidité du trafic aérien, notamment dans la région Asie-Pacifique. Les revenus issus des réservations aériennes d'Amadeus ont ainsi progressé de 13% sur un an, à 764 millions d'euros, selon le groupe espagnol, qui précise offrir ses services à 206 compagnies dans le monde. Les revenus issus des réservations hôtelières ont également grimpé de 13%, à 235 millions d'euros, quand ceux liés aux solutions technologiques proposés par Amadeus à ses clients ont gagné 17%, à 497 millions d'euros.

Malgré ces bons chiffres, le champion des réservations de voyage a vu sa dette progresser fortement, à 2,46 milliards d'euros contre 2,14 milliards d'euros fin décembre. Cette progression, qui survient après plusieurs mois de baisse, s'explique selon le groupe par l'acquisition récente du fournisseur de solutions de paiement Voxel et par un programme de rachat d'actions annoncé fin 2023.

(Avec AFP)

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