Accord à l'arraché sur les baisses de prix dans la distribution

Après des discussions marathon cette nuit, le ministre des Finances Nicolas Sarkozy a annoncé en début d'après-midi avoir obtenu l'engagement des grands distributeurs et des fabricants de produits de marque de baisser leurs prix d'au moins 2% en moyenne en septembre. Cette baisse est inférieure à celle de 5% (d'ici 2005) que le ministre avait souhaitée initialement. L'accord a été signé ce matin par tous les distributeurs, les industriels, les syndicats agricoles et les associations de consommateurs, sauf l'UFC Que Choisir. Ce n'est que la nuit dernière que le ministre a fini par rallier la plupart des participants à cet objectif de baisse de 2%, beaucoup plus modeste que celui qu'il avait annoncé le 3 juin, afin d'éviter un échec de la table ronde officielle organisée ce matin à Bercy.Le texte prévoit aussi pour ces produits de marque un gel des "marges arrière" (versées par les industriels aux distributeurs) au niveau de 2004 et leur réduction d'un point en 2005 "afin de poursuivre la baisse des prix". Un observatoire des prix sera mis en place pour vérifier ces engagements, qui pour le ministre doivent aider à relancer la consommation. Le locataire de Bercy a déclaré en début de réunion que cette baisse est "significative" car elle "représente une hausse de l'ordre de 0,2% du pouvoir d'achat des ménages". Le texte prévoit aussi d'étudier des modifications de la loi Galland pour retrouver une plus grande concurrence sur les prix. Il est également prévu une série de mesures en faveur des agriculteurs: suppression des marges arrières sur tous les produits agricoles frais, et encadrement plus strict des rabais et ristournes demandés en cours d'année. Les mesures décidées ce matin sont bien plus limitées que ce qui avait été envisagé par Bercy le 3 juin. Il n'est ainsi plus prévu, officiellement, de faciliter les agrandissements de grandes surfaces. En revanche, il est désormais envisagé de donner plus d'espace aux PME et de "moderniser les magasins" en modifiant la loi de 1973 sur le commerce. Plus question non plus d'interdire aux industriels tous les accords de gamme (accords par lesquels ils imposent aux distributeurs tout leur assortiment) mais seulement ceux qui concernent des produits "non significatifs". Si le ministre a donc réduit ses ambitions, ce compromis permet cependant d'éviter un échec total des négociations. Le gouvernement avait prévenu qu'il aurait recours à des mesures législatives autoritaires en cas d'échec des discussions.Pour justifier son refus de signer l'accord, l'UFC Que Choisir a notamment mis en avant la baisse très limitée des prix au regard des très fortes augmentations de ces derniers mois. L'association de défense des consommateurs a par ailleurs émis des doutes sur la légalité de ce texte, qui pourrait, selon elle, être contraire aux règles régissant la concurrence.De son côté, le président des Centres Leclerc, Michel-Edouard Leclerc, de même que ses homologues de Carrefour et Auchan, s'est félicité de cet accord qui permettra selon lui de baisser les prix de quelque 4.000 articles de grandes marques.
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