"L'année 2003 n'a pas été trop mauvaise pour la publicité"

latribune.fr- Le fait que la presse soit depuis le 1er janvier autorisée à faire de la publicité à la télévision va-t-il avoir un effet significatif sur le secteur en France?Richard Houbron- Nous n'avons pas de chiffres précis mais cela serait plutôt marginal. Les investissements devraient en effet s'avérer en assez faibles face à ceux des grands annonceurs traditionnels (automobile, grande conso...). D'autant que l'on peut raisonnablement penser qu'ils ne resteront pas au niveau de ceux de janvier, mois durant lequel chaque annonceur va essayer de prendre une longueur d'avance sur ses concurrents.Plus généralement, l'année 2004 va-t-elle être l'année de la sortie de crise comme on l'a dit ces derniers mois?Tout d'abord, je voudrais préciser que l'année 2003 n'a pas été trop mauvaise. ZenithOptimedia attend ainsi une croissance de 3,4%. On ne peut donc pas qualifier 2003 d'année de crise. Ceci étant, 2004 devrait s'avérer meilleure que 2003. Selon le consensus actuel, le marché publicitaire mondial pourrait afficher une croissance proche de 5% cette année. Il y a d'ailleurs une certaine homogénéité au sein des instituts de la profession concernant les prévisions. C'est également le cas à propos de la répartition de la croissance entre les Etats-Unis et l'Europe. Le Vieux continent devrait rester un peu à la traîne.Quels seront les moteurs du secteur cette année?Les facteurs dont on parle depuis maintenant plusieurs mois. Ce sont d'abord l'élection présidentielle américaine et les jeux olympiques d'Athènes. La conjoncture jouera aussi, avec le rebond économique des Etats-Unis et celui de l'Europe que l'on attend un peu plus tard dans l'année.Et quid de la publicité en ligne qui semble redémarrer?Elle sera bien sûr intéressante pour les agences qui ont misé sur ce segment. Toutefois, même si les taux de croissance attendus sont spectaculaires [ndlr : certaines agences parlent de 20%], il faut rappeler que la publicité en ligne ne représente pas plus de 2 à 3% de l'activité publicitaire mondiale. Son impact restera donc secondaire pour l'ensemble du marché. Ce sont plutôt des éléments macroéconomiques qui auront un réel intérêt, comme par exemple un redressement économique de l'Allemagne et de la France.Concernant les agences, la situation financière de Havas a suscité de nombreuses inquiétudes. Le fait que le groupe soit parvenu à reporter de 2006 à 2009 le règlement d'une partie de sa dette a-t-il dissipé toutes les craintes?Une grosse partie du problème a été réglée. Aujourd'hui, avec le rachat du put, le groupe n'a plus le couteau sous la gorge. Il doit rembourser 83 millions d'euros en janvier 2004, ce qui ne posera pas de problème particulier. Et en 2006, il aura une autre échéance de 666 millions d'euros à laquelle il devrait pouvoir faire face seul dans une large mesure.Depuis le début de l'année les agences ont bien plus progressé que les indices boursiers. Le phénomène peut-il perdurer?On ne continuera certainement pas sur cette tendance [ndlr : les agences françaises ont progressé 4 à 5 fois plus vite que le CAC sur la première semaine de janvier]. Mais, si l'on mise sur un rebond du marché, il n'y a pas de raison que les agences sous-performent.
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