"Convenable compte tenu de la morosité générale". Comme l'a indiqué Pierre-Henri Gourgeon, son directeur général, lors d'une rencontre avec la presse, Air France se veut finalement satisfait de son exercice 2003/2004 (clos fin mars). Il faut dire que le transporteur est parvenu à tenir ses engagements dans un contexte peu favorable à son activité, marqué par le conflit irakien, le Sras, la hausse du prix du pétrole, "la grande faiblesse" de l'économie française ou encore les grèves du contrôle aérien en France qui lui ont coûté 60 millions d'euros.C'est que tout au long de l'exercice, Air France a poursuivi "le contrôle des coûts d'exploitation". Une mesure qui lui a permis de faire face à la baisse de 2,8% de son chiffre d'affaires et de dégager un résultat net de 93 millions d'euros. Bien sûr, ce chiffre est en repli de 22,5% par rapport à l'exercice précédent. Mais ni le marché ni la compagnie ne s'attendaient à des miracles. Les analystes visaient un résultat compris entre 20 et 97 millions d'euros, tandis que le groupe espérait un résultat positif.C'est également un résultat positif que le transporteur souhaitait atteindre au niveau opérationnel (avant cessions aéronautiques). Finalement, la compagnie est parvenue à afficher un bénéfice de 132 millions d'euros (-18,5%).Si 2003/2004 a donc été globalement en demi-teinte, Air France espère un net rebond pour l'exercice en cours. En prenant comme hypothèse un prix du baril de 33 dollars, l'ensemble né de la fusion d'Air France et de KLM devrait publier l'an prochain un résultat d'exploitation (avant cessions aéronautiques) "en forte progression" par rapport au chiffre cumulé de 250 millions d'euros réalisé sur le dernier exercice. Raison principale de cette amélioration attendue: les synergies issues du rapprochement. Air France vient d'ailleurs de relever ses prévisions. Le plan triennal mis en place ne devrait pas rapporter 100 millions mais 200 millions sur l'exercice 2004/2005.Ces annonces d'Air France laissent finalement le marché insensible. L'action perd 0,32% à la clôture.easyJet attaque en justice la fusion Air France-KLMLa compagnie aérienne britannique low-cost easyJet a décidé d'attaquer en justice la fusion entre Air France et KLM. Considérant que "le choix des consommateurs sera davantage réduit par la fusion", easyJet a déposé devant le tribunal de première instance du Luxembourg un recours en annulation de l'autorisation délivrée par la Commission européenne. La compagnie fait valoir que les aéroports de Paris "sont parmi ceux où il est le plus difficile d'obtenir des créneaux horaires en Europe" et estime en conséquence que "la Commission aurait dû s'abstenir de toute mesure susceptible d'accroître la domination d'Air France sur ce marché étroitement bridé".

latribune.fr

19 Oct 2008, 23:31

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