Amazon.fr délocalise en masse

Globalisation : tel est le mot d'ordre en vogue chez Amazon. Alors qu'il vient de délocaliser son département d'ingénierie Web allemand vers le Royaume-Uni, le distributeur est en train de reproduire l'expérience en France. Selon des informations confirmant celles de nos confrères de Libération, il a annoncé aux 65 employés de son site de Guyancourt la suppression de 50 postes. Un plan de reclassement des effectifs vers le siège britannique a été proposé à 34 d'entre eux, tandis que des négociations sur les conditions de départ des autres salariés sont toujours en cours. Ce plan n'a pas vraiment étonné les salariés. Il y a deux mois, les 8 salariés du département logistique se sont vus proposer la même offre. Un seul a accepté. "On pense qu'au maximum entre 8 et 10 employés devraient accepter", confie un salarié. En France, seule la division "marketplace", qui gère les produits d'occasions, et le département des achats seraient conservés. Le centre de distribution d'Orléans, qui emploierait 75 personnes, n'est pas encore touché. Pour combien de temps ? "Un grand centre de distribution ouvrira en août en Ecosse. Et ils ont déjà annoncé qu'ils s'approvisionneraient à l'étranger pour certains produits", témoigne un salarié.Amazon, qui a débarqué sur le marché français en août 2000, n'en est pas à ses premières coupes. Le distributeur a supprimé 1.300 postes en janvier 2001 aux Etats-Unis dans le but d'être rentable dans l'année. En France, l'équipe dirigeante a été remaniée au printemps cette année-là. Et en février 2002, Thomas Lot a été embauché pour diriger Amazon.fr. Bien qu'il ne fasse pas partie du plan social, il serait aussi sur le départ. Ce dernier plan fait suite à la trentaine de départs - volontaires ou pas- intervenus depuis un an et qui n'ont pas été remplacées.Où va Amazon ? "On sent depuis longtemps une volonté de centraliser au maximum. Le site est de plus en plus automatisé, même au niveau de la mise en avant des produits", explique un ancien salarié. Cette volonté de compresser les coûts est à mettre en corrélation avec la promesse d'Amazon de proposer les prix les plus bas possibles, tout en y incluant les frais de ports. "Toutes les semaines, il y avait un relevé des prix des concurrents qui était envoyé à Seattle", explique un ancien d'Amazon.fr. D'où certainement la décision de conserver les achats, un "département stratégique". Depuis quelques mois, les chiffres du groupe dérapent. Au premier trimestre, la marge brute a reculé de 1,4 point à 23,6%.
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