C'est fait: les différents partenaires du projet de réacteur expérimental à fusion thermonucléaire - Union européenne, Russie, Chine, Japon, Etats-Unis, Corée du Sud - sont tombés d'accord, ce matin à Moscou, sur le choix du site de Cadarache. Selon une déclaration commune signée lors de cette réunion, c'est donc bien en France que sera installé ce projet technologique de première importance."Par cette déclaration, le site de la France est choisi", a déclaré la porte-parole du commissaire européen à la Science et à la Recherche, Antonia Mochane, lors de la cérémonie de signature. Cette décision était attendue (lire ci-contre). Elle met fin à de très longs mois de compétition acharnée entre le Japon et la France pour obtenir Iter. Le Japon, qui bénéficiait du soutien des Etats-Unis et de la Corée du sud, défendait le site de Rokkasho-mura, dans le nord de l'archipel. Mais l'Union européenne pesait de tout son poids pour obtenir le projet pour la France.La compétition, qui a duré de très longs mois, a été acharnée et n'a pas porté que sur des arguments scientifiques. Le soutien indéfectible apporté par les Etats-Unis au Japon, par exemple, a pu être attribué à une volonté de pénaliser la France en raison des désaccords diplomatiques qui opposent les deux pays. L'Europe bénéficiait du soutien de la Russie et de la Chine.Reste que la situation s'est éclaircie la semaine dernière, quand Tokyo a fait savoir qu'il renonçait à défendre son site en échange de quelques contreparties: le Japon pourrait ainsi obtenir le secrétariat général du projet, une part des commandes industrielles supérieure à sa part de financement. Le Japon hébergera également une partie des laboratoires liés au projet.Si la compétition a été aussi dure, c'est que les enjeux sont gigantesques. Iter vise à tester une technologique susceptible, en théorie, de produire à terme une énergie nucléaire propre et quasi illimitée. Plus prosaïquement, le programme porte sur quelque 10 milliards d'euros étalés sur trente ans. Avec à la clé, plusieurs milliers de créations d'emplois.Le choix de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône, est donc une excellente nouvelle pour la France et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Le président de la République s'est d'ailleurs immédiatement "félicité" de cette décision et a annoncé qu'il se rendra jeudi sur place.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:56

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