La communauté internationale coordonne son aide à l'Asie

Appel au versement d'un milliard de dollars pour les interventions urgentes, adoption du principe d'un moratoire sur la dette des pays concernés, mise en place d'un système d'alerte sur les tsunamis dans l'océan Indien, telles sont les principales conclusions du sommet tenu aujourd'hui à Djakarta pour organiser la réponse mondiale au désastre qui a frappé l'Asie du Sud la semaine dernière.Tenue sous les auspices des Nations Unies, cette réunion exceptionnelle a d'ailleurs confirmé le leadership de l'Onu dans la coordination de l'aide internationale. A cet égard, les Etats-Unis ont fait machine arrière par rapport à leur initiative de la semaine dernière: la "coalition" qu'ils avaient constituée autour d'eux avec l'Australie, le Japon, l'Inde et le Canada a été officiellement "dissoute". Selon le secrétaire d'Etat américain Colin Powell, le travail organisé par ces pays "va désormais se fondre au sein des efforts plus larges de coordination des Nations Unies".Ainsi confortées dans leur rôle, celles-ci ont appelé la communauté internationale à contribuer massivement aux efforts de secours, puis de reconstruction, de la zone ravagée par les raz de marée du 26 décembre. S'exprimant devant une assemblée comprenant de nombreux chefs d'Etat et de gouvernement d'Asie, le secrétaire d'Etat américain, le président de la Commission européenne Jose Manuel Barroso, le Premier ministre du Luxembourg Jean-Claude Juncker, président en exercice de l'Union européenne, et bien d'autres, le secrétaire général de l'Onu Kofi Annan a lancé "un appel pour l'effort d'aide internationale d'urgence que les Nations unies entreprennent (...). Dans les six mois couverts par cet appel, nous aurons besoin de 977 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires d'urgence d'environ cinq millions de personnes". La somme demandée par Kofi Annan comprend notamment 229 millions pour la nourriture et l'agriculture, 222 millions pour des abris et des besoins non-alimentaires, 122 millions pour la santé et 61 millions pour l'eau et l'hygiène. Certes, ce montant d'un milliard de dollars est largement couvert par les promesses formulées ces derniers jours par les pays donateurs. Sans même compter les considérables dons privés, les sommes annoncées s'élèvent déjà entre 3 et 4 milliards de dollars. Des pays comme le Japon, l'Allemagne et l'Australie ont promis des enveloppes de 500 millions ou plus, tandis que la Commission européenne a annoncé à la veille du sommet une rallonge de 100 millions d'euros, à laquelle viendront s'ajouter 350 millions supplémentaires pour la reconstruction. Mais Kofi Annan redoute manifestement que, comme lors d'autres catastrophes, les promesses faites sous le coup de l'émotion aient du mal à se concrétiser. Aussi a-t-il fermement prié les donateurs de tenir leurs promesses et de les "convertir rapidement en argent". Au delà de l'aide d'urgence nécessaire à court terme dans les pays les plus touchés comme l'Indonésie, le Sri Lanka, la Thaïlande, l'Inde ou les Maldives, des mesures de fond ont également été étudiées. C'est le cas du principe d'un moratoire sur le remboursement de la dette des pays les plus touchés, qui a été approuvé par les participants au sommet.Autre décision: celle de mettre en place un système d'alerte aux tsunamis dans l'océan Indien, similaire à ce qui existe dans le Pacifique. Une opération dont ni le financement, ni le calendrier n'ont été précisés, mais dans laquelle le Japon, meilleur spécialiste mondial des tsunamis, pourrait jouer un rôle moteur.
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