Ni les ravages des ouragans, ni la flambée des prix de l'essence n'auront eu raison de la vigueur de la demande de pétrole. Du moins pas dans les proportions auxquelles s'attendaient les prévisionnistes. Pour la quatrième fois, l'Agence Internationale de l'Energie (AIE) a revu à la baisse ses estimations de demande pour 2005, mais cette correction s'avère bien moindre que prévu. Résultat, le prix du Brent pour livraison au mois de novembre gagnait dans l'après-midi 1,2% à 59,49 dollars à Londres, tandis que le brut progressait de 1,5% à 62,75 dollars à New York. Malgré un repli de 12% depuis le record du 30 août, le prix du pétrole a doublé en deux ans. Certes, comme l'a souligné le rapport mensuel de l'AIE, la flexibilité du système a prouvé son efficacité grâce au recours aux réserves stratégiques. Mais le marché reste très tendu. Après avoir lancé début septembre un plan d'urgence pour débloquer 2 millions de barils par jour pendant 30 jours, prélevés sur les stocks stratégiques de ses 26 pays membres, l'AIE a laissé ainsi entendre que ce plan pourrait être prolongé.L'agence a donc appelé les compagnies pétrolières à utiliser à plein leur capacité de raffinage afin de pouvoir satisfaire le pic saisonnier de la demande en fin d'année."De fait, le goulet d'étranglement se situe au niveau du raffinage : les prix doivent rester élevés pour contenir la demande", souligne Francisco Blanch, stratégiste spécialisé sur le secteur pétrolier chez Merrill Lynch cité par l'agence Bloomberg. Environ 13% des capacités américaines de raffinage restent paralysées depuis le passage des ouragans et dans le golfe du Mexique, c'est près des trois quarts de la production qui se trouve bloquée, les cyclones ayant détruit 65 plates-formes. Selon l'AIE, ces catastrophes amputeront la production de 140 à 163 millions de barils d'ici la fin de l'année.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:38

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