A la veille de l'ouverture du Conseil européen de Hampton Court, près de Londres, la France et la Commission Européenne restent campés sur leur position au sujet des négociations à l'OMC. Depuis que Peter Mandelson a proposé l'ouverture des barrières douanières de la Communauté sur cinq produits jugés sensibles (volailles, sucre, beurre, tomate et viande bovine), la France tente de freiner des quatre fers les velléités de libéralisation de la Commission européenne sur le terrain agricole et l'accuse d'agir en dehors des limites de son mandat.Dans un interview publié aujourd'hui dans "La Tribune", Catherine Colonna, Ministre déléguée aux Affaires européennes, a martelé que si le commissaire européen Peter Mandelson devait dépasser son mandat de négociation à l'OMC, la France en tirerait toutes les conclusions. Interrogé par France Inter ce matin, le président de la Commission européenne José Manuel Barroso a vivement réagi à ces propos, affirmant que le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson avait agi "dans le cadre du mandat". "La commission n'a aucune intention de sortir du mandat. Mais en même temps, il faut donner un minimum de flexibilité à nos négociateurs, sinon on ne pourra pas faire avancer les négociations", a-t-il ajouté. "Il est impossible dans une négociation multilatérale comme celle-là de consulter à chaque pas les 25 Etats membres", a-t-il assuré, en ajoutant que l'Union européenne avait "dramatiquement besoin" d'un succès de l'OMC pour pouvoir profiter d'une relance du commerce mondial. "Il est évident que nous avons intérêt à la conclusion de ce round de négociations. L'Europe est le plus grand partenaire commercial au monde. Nous avons besoins d'un marché ouvert", a-t-il poursuivi. En tout état de cause, le parcours doit sembler long et difficile au président de la Commission avant qu'un accord de libéralisation du commerce de l'OMC puisse être conclu en décembre prochain à Hongkong.

latribune.fr

19 Oct 2008, 21:30

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