Le haut débit français en vitesse de croisière

Le haut débit français s'impose. Le système d'exploitation des réseaux et fibres optiques permettant aux opérateurs télécoms historiques et alternatifs de proposer des abonnements ADSL à un prix raisonnable entre en effet dans une nouvelle phase de développement.En témoignent les chiffres d'Internet publiés par l'institut Mediamétrie pour le mois d'août. Ainsi 23,6 millions de personnes se sont connectées à Internet en août, soit 15% de plus que l'an dernier à la même époque. Par ailleurs, sur les 11,9 millions de foyers ayant un PC, 73% d'entre eux disposent d'un accès Internet.Dans ce contexte, le haut débit se taille la part du lion. Pour Médiamétrie, plus de trois quarts des internautes à domicile (77,5%) ont un accès en haut débit, soit trois fois plus qu'il y a deux ans.Une tendance confirmée par l'Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes) qui a fait le point vendredi sur le développement du haut débit en France. Selon le régulateur, le nombre d'accès à haut débit au deuxième trimestre 2005 a ainsi dépassé les 8 millions, dont 7,8 millions en ADSL, le reste par câble.Le taux de pénétration du haut débit se rapproche de celui des Etats-Unis, puisque la France a un taux de pénétration de 12,1% contre 13,5% outre-Atlantique. Au niveau des particuliers la France arrive en tête des pays européens en termes d'accès ADSL devant l'Allemagne, l'Angleterre et l'Espagne.Encore des efforts à faire pour les professionnelsSeul le marché professionnel reste encore mal organisé en termes de haut débit. En effet, l'Arcep décompte seulement 185.000 accès ADSL chez les professionnels. Le dégroupage total peine encore à s'imposer.Le principal problème vient du fait que les prix ne sont pas homogènes en France, beaucoup d'écarts de prix demeurant entre les zones concurrentielles et non concurrentielles. En effet, outre Wanadoo, seuls Colt et Completel font des offres aux entreprises, ces deux derniers étant peu présents en dehors des grandes agglomérations.En revanche, c'est loin d'être le cas pour les offres destinées aux particuliers. Le dégroupage devient de plus en plus intensif et d'ailleurs l'écart de prix entre deux zones se réduit fortement. Mais les différences de services et de débits entre zones groupées et dégroupées restent importantes.Croissance continue du dégroupage total en FranceReste que la croissance du parc DSL est portée principalement par France Télécom et les accès dégroupés. D'ailleurs, le dégroupage total a augmenté de 68% au cours du deuxième trimestre et ce type de dégroupage supplante largement le dégroupage partiel en flux. En moyenne, l'Arcep a recensé 15.000 dégroupage par semaine dont 10.000 sont des dégroupages totaux.Le succès du dégroupage total vient principalement du prix de l'abonnement qui a tendance à s'uniformiser. En effet, l'Arcep met en avant le fait que le tarif moyen pour le dégroupage total s'établit à 30 euros. Ces offres proposent au minimum l'accès à Internet haut débit, la téléphonie illimitée, un débit maximum de 20 Mégas et la possibilité de la gratuité de l'assistance téléphonique.Reste que, qu'en termes de fournisseurs d'accès, la suprématie de Wanadoo n'est plus à faire. L'opérateur historique domine, en accaparant 47% du marché. En revanche, seuls trois opérateurs (Free, Neuf Cegetel et Alice) proposent un abonnement haut débit au tarif moyen établit par l'Arcep, contrairement à Wanadoo qui reste loin derrière.Ces tarifs sont réputés bas pour l'Europe, la France arrivant derrière l'Allemagne et l'Italie en termes d'offre globale. Le prix d'abonnement offert en France est largement inférieur aux pays les plus compétitifs comme les Etat-Unis ou la Corée par exemple, où l'offre moyenne s'établit entre 35 et 40 euros (hors abonnement).Enfin, l'Arcep a exposé les différents chantiers qui restaient en friche pour généraliser le haut débit en France. Le premier reste la relance de l'extension géographique du dégroupage sur le territoire. Par ailleurs, la qualité des services liés au dégroupage devra être surveillée afin de les homogénéiser. Enfin, dernier point, travailler avec les collectivités locales et soutenir leurs projets de développement régional.Bref, encore beaucoup de travail attend l'Arcep. Pourtant, plusieurs points restent en suspens, à commencer par l'attirail nécessaire à la généralisation de l'offre haut débit auprès des entreprises. A priori, cela ne fait pas partie des priorités de l'Arcep pour le moment.L'Arcep veut une méthodologie pour valoriser la boucle locale cuivreL'Autorité a mis ce matin en consultation publique son projet de décision, définissant la méthode de valorisation des actifs de la boucle locale cuivre, ainsi que la méthode de comptabilisation des coûts applicable au dégroupage total. Les commentaires des acteurs sont attendus jusqu'au 31 octobre prochain. Si la méthodologie est retenue, le tarif ne saurait être supérieur à 9,50 euros, prix plafonné au moins jusqu'à 2007, par un accord avec France Télécom.
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