Falconbridge prend l'avantage sur Eramet dans l'affaire du nickel calédonien

La bataille calédonienne entre Eramet et Falconbridge risque de tourner à l'avantage de ce dernier. C'est ce qui ressort de la séance tenue ce matin au Tribunal de Grande Instance (TGI) de Paris, où le Canadien Falconbridge était assigné en référé par son concurrent français Eramet. L'avocat de Falconbridge a déclaré que l'engagement du groupe canadien dans la construction d'un usine de nickel dans le nord de la Nouvelle-Calédonie, sur le site de Koniambo, est "irrévocable aujourd'hui". L'avocat de Falconbridge, maître Arnaud de la Cotardière, a affirmé qu'en "réalisant ses investissements (environ 350 millions de dollars, selon des estimations avancées à l'audience, selon l'AFP), Falconbridge avait déjà bien l'impression d'avoir pris cet engagement irrévocable". "S'il faut renouveler cet engagement irrévocable, aujourd'hui, Falconbridge le fait", a-t-il ajouté. C'est sur cet engagement qu'Eramet avait assigné Falconbridge devant la justice. "Ce référé a un seul objectif: s'assurer de la construction de l'usine dans le nord de la Nouvelle-Calédonie", a déclaré à l'AFP un porte-parole d'Eramet. Petit rappel des faits. En 1998, Eramet refuse de construire une usine de nickel en Nouvelle-Calédonie. De son coté, la Société Minière Sud-Pacifique (SMSP) et Falconbridge acceptent de reprendre le massif de nickel de Koniambo (voir ci-contre).Mais aujourd'hui, Eramet refuse que ce massif de nickel revienne à Falconbridge. Le groupe français craint que son concurrent extrait le nickel et l'exporte ensuite en Corée pour le traiter. Cette inquiétude est d'autant plus grande que Falconbridge est visé par une OPA d'Inco qui est également engagé sur des mines dans le sud de la Nouvelle-Calédonie. Selon Eramet, une reprise de Falconbridge par Inco pourrait accentuer ce risque d'exploiter le nickel en Corée.Pour éviter cette "délocalisation" , Eramet tente de geler le transfert des titres du massif de Koniambo au duo SMSP-Falconbridge et demande à ce dernier d'affirmer ses engagements devant la justice (voir ci-contre). En répondant aux demandes d'Eramet, Falconbridge pourrait éliminer ainsi tout pouvoir de nuisance d'Eramet et devrait éviter le gel du transfert des titres. Le juge rendra sa décision mercredi. Eramet semble bel et bien en train de perdre la bataille.
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