Ségolène Royal sera-t-elle avantagée pour l'élection présidentielle de 2007 du fait qu'elle est une femme ? Ou au contraire désavantagée ? Ses hormones mâles nuiront-elles à Nicolas Sarkozy si c'est lui qui est en lice pour l'UMP ? A cette question, un sondage réalisé pour le CEPS, Centre d'étude et de prospective stratégique, répond que...cela n'a aucune importance. "C'est un grand progrès dans une France encore assez machiste, explique Hugues Cazenave, d'Opinionway, l'organisme de sondage qui a réalisé cette enquête. Cela montre avant tout qu'être une femme n'est pas ou plus un handicap".

Cette étude qualitative réalisée par Opinionway du 17 au 20 novembre auprès de 1011 personnes de 18 ans et plus, choisies selon la méthode des quotas, montre que le critère le moins important pour les électeurs, c'est la religion, suivi de la situation maritale, le sexe et l'âge. Comptent au contraire, là encore dans l'ordre, - et sans grande surprise sinon avec une certaine naïveté - l'honnêteté, les convictions, le dynamisme, l'expérience d'élu local, le calme.

On notera que le fait d'avoir été ou non ministre est finalement assez indifférent aux électeurs. Tout comme celui d'être fonctionnaire ou dans le secteur privé, ou encore d'avoir fait des études supérieures. Les plus retors noteront que le fait d'avoir été Premier ministre ne fait ni chaud ni froid aux personnes sondées, Dominique de Villepin qui se rêve peut-être encore d'un destin élyséen appréciera. Il se rassurera peut-être en notant qu'être soutenu par un parti politique n'est important que marginalement. Au cas où il lui viendrait l'idée de tenter sa chance en solo contre l'actuel ministre de l'Intérieur et président de l'UMP.

Sur la question de l'honnêteté, premier critère de sélection selon ce sondage, Opinionway pour le CEPS précise que ce point est plus important aux yeux des femmes que des hommes, des extrêmes que des partis dits de gouvernement (PS et verts d'un côté, UMP et UDF de l'autre) et des jeunes que des personnes plus âgées qui ont sans doute appris à relativiser la notion d'honnêteté chez les hommes politiques.