L'économie de l'immatériel pour revitaliser la croissance française

Le ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton veut s'inspirer d'un rapport sur l'économie de l'immatériel qui lui a été remis aujourd'hui pour dynamiser la croissance du PIB français. Selon les auteurs du document, celle-ci pourrait atteindre 3 à 4% d'ici la fin de la décennie, si l'Etat suit leurs recommandations.

Plus de 150 pages de réflexions et de recommandations contenues dans... une petite clé de stockage USB. L'idée est pleine de symboles... En bon professionnel de la communication, c'est sous cette forme que Maurice Lévy, le patron de Publicis, a choisi de remettre ce matin au ministre de l'Economie et des Finances Thierry Breton son rapport sur l'économie de l'immatériel, également disponible, tout de même, en version papier...

Rédigé en collaboration avec Jean-Pierre Jouyet, chef du service de l'Inspection générale des finances, sur la base des travaux d'une commission rassemblant une vingtaine de sommités, le document constate que si "l'économie a changé, la France n'en tire pas toutes les conséquences". Pourtant les bouleversements technologiques à l'oeuvre sont tout ce qu'il y a de plus réels, soulignent les auteurs du rapport. Cet "éco-système" de l'immatériel - par opposition à une économie fondée sur les industries manufacturières - représenterait déjà 15 à 20% des emplois dans l'Hexagone. Il pourrait même "apporter à la France ce point de croissance du PIB supplémentaire qui nous fait défaut depuis une vingtaine d'année", assure Maurice Lévy.

Le ministre de l'Economie et des Finances a manifestement pris bonne note, déclarant qu'il allait s'inspirer des 70 recommandations contenues dans le rapport, afin de faire en sorte que la croissance potentielle de la France atteigne 3 ou 4% du PIB "d'ici la fin de la décennie", contre 2 à 2,5% actuellement. Mais en attendant, bien décidé à "agir immédiatement", Thierry Breton a annoncé le lancement prochain "d'un nouveau pôle de compétitivité dédié aux logiciels libres". Au rang des mesures concrètes, figure également "la modernisation du label 'made in France' qui protège le savoir-faire français", jugé mal adapté à l'heure où de plus en plus de produits sont pensés à l'intérieur de nos frontières, mais fabriqués en dehors. Un groupe de travail doit bientôt se réunir pour plancher sur le sujet.

Pour ce qui est de l'avenir, le locataire de Bercy a retenu avec intérêt un certain nombre de pistes esquissées dans le rapport et notamment fait sienne les priorités d'un "plan Marshall pour l'enseignement supérieur", du développement de la recherche sous forme de partenariats entre public et privé, ainsi qu'une réduction de l'impôt sur les sociétés au niveau moyen pratiqué dans l'Union européenne. Thierry Breton a également plaidé pour une "remise à plat des droits d'entrée dans les professions réglementées" et s'est déclaré "frappé" de découvrir les coûts de gestion de la Sacem (Société des auteurs, compositeurs, éditeurs de musique), "le double de ses homologues étrangers, soit un manque à gagner de 100 millions d'euros pour les auteurs".

Avec ce rapport, le ministre de l'Economie et des Finances entend ouvrir un débat sur le modèle français, pour "savoir comment gagner ce point de croissance qui nous sépare des économies développées les plus dynamiques de la planète". Mais dans un premier temps, ce document sera sans nul doute appelé à contribuer au programme du candidat de l'UMP pour les présidentielles.

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