Quatre fois plus de cadres subissent un déclassement qu'il y a vingt ans

Entre 1980 et 2003, la proportion de salariés ayant connu une mobilité professionnelle descendante a plus que doublé, selon l'lnsee. Cette évolution, qui est en partie imputable à la montée du chômage pendant la période, a été freinée par la hausse de la qualification des emplois.

Les mobilités professionnelles descentantes ont explosé en vingt ans. Alors que les déclassements étaient encore très rares entre 1980 et 1985, "leur poids a plus que doublé depuis", selon une étude de l'Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) publiée mardi. Ces passages vers un groupe socio-professionnel moins élevé dans la hiérarchie sociale que le précédant concernaient 6,6% de l'ensemble des salariés âgés entre 30 et 54 ans en 2003, contre 3,2% en 1980.

Les déclassements concernent avant tout le haut de l'échelle sociale. Ainsi, la proportion de cadres et professions intellectuelles supérieures de 30 à 54 ans ayant connu une mobilité sociale descendante a été multipliée par quatre pour les hommes en vingt ans (passant de 2% à 8%), et davantage encore pour les femmes (9% de "déclassées" en 2003).

Par ailleurs, les ouvrières qualifiées sont presque trois fois plus nombreuses à être touchées par le déclassement que les ouvriers qualifiés entre 1998 et 2003. "Il s'agit principalement de femmes travaillant dans l'industrie qui (...) ont migré vers un emploi dans les services" du type aide ménagère, souligne l'Insee.

Car une période de chômage ou d'inactivité précède souvent le déclassement. Ainsi, les mobilités descendantes "constitueraient un moyen de conserver un emploi ou bien, pour les chômeurs d'en retrouver un plus facilement", analyse l'étude. Par ailleurs, "la hausse de la qualification des emplois a freiné les mouvements de mobilité descendante" : les déclassements calculés à structure d'emplois constante sont encore plus importants que ceux observés, relève l'Insee.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.