L'ANPE se dit aussi efficace que les opérateurs privés pour accompagner les chômeurs

Les taux de sortie et d'absence du chômage sont comparables selon que les demandeurs d'emploi sont suivis par l'ANPE ou par un opérateur privé de placement, indique une étude de l'Observatoire de l'ANPE. Or, l'accompagnement par l'agence coûterait trois fois moins cher que celui facturé par les entreprises auxquelles l'Unedic fait appel depuis 2005. Sachant que les personnes suivies par l'agence sont en moyenne moins expérimentées et moins qualifiées que celles prises en charge par les opérateurs privés.

Une efficacité similaire pour un coût trois fois inférieur. Tel est la conclusion de l'enquête de l'Observatoire de l'ANPE portant sur les résultats de l'accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi obtenus par l'agence d'une part, les opérateurs privés de placement d'autre part. L'accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi est pratiqué par l'ANPE quand un chômeur présente un risque élevé de chômage de longue durée (plus d'un an).

Ce suivi peut prendre deux formes : l'accompagnement projet (détermination du projet professionnel) et l'accompagnement recherche (aide à la recherche d'emploi). Chacune de ces prestations, que l'ANPE sous-traite à des organismes extérieurs et dont la durée maximale est de trois mois, coûte en moyenne 730 euros.

Les opérateurs privés de placement auquels l'Unedic recourt depuis 2005 (BPI, Altedia, Ingeus et Adecco) prennent en charge des demandeurs d'emploi uniquement indemnisés et pendant une période plus longue - sept à neuf mois. Leur priorité porte sur des demandeurs d'emploi en reconversion - près d'un demandeur d'emploi suivi sur deux s'est inscrit à l'ANPE à la suite d'un licenciement -, qui présentent également un risque de chômage de longue durée.

En moyenne, ces entreprises facturent à l'Unedic chacune de leurs prestations 2.300 euros, sachant que le coût grimpe à 4.000 euros en cas de retour à l'emploi durable (contrat de plus de six mois), et à 5.000 euros pour le reclassement d'une personne de plus de 50 ans.

L'enquête porte sur les taux de sortie du chômage (quel que soit le motif, non détaillé dans l'enquête, et même si la sortie n'est que temporaire) et les taux d'absence (part des personnes sorties du chômage à la fin de la période étudiée) à trois, six et neuf mois pour les demandeurs d'emploi accompagnés entre mai et septembre 2005.

L'intérêt de l'enquête ne porte que sur la comparaison des résultats entre le service public de l'emploi et le privé, car il est impossible de savoir si la sortie du chômage est une reprise d'emploi ou non (radiation administrative par exemple).

Quel que soit le taux comparé, les résultats obtenus par l'ANPE sont quasiment identiques à ceux des opérateurs privés de placement. Ainsi, plus de la moitié (55%) des bénéficiaires d'un accompagnement étaient sortis au moins une fois du chômage et 43 % étaient absents à la fin de de la période, selon l'enquête.

Or, comparativement, les personnes suivies par l'ANPE sont en moyennes moins expérimentées (davantage de personnes de moins de 25 ans), moins qualifiées (40% ont le bac contre 44% pour les opérateurs privés) et depuis plus longtemps au chômage. En septembre, l'Unedic a selectionné 17 opérateurs privés pour accompagner 46.000 chômeurs par an pendant deux ans.

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