Christian Noyer plaide pour une réforme du marché de l'emploi

Selon le gouverneur de la Banque de France, les entreprises françaises doivent pouvoir adapter plus facilement leurs effectifs à la conjoncture. Christian Noyer prône également l'assainissement des finances publiques et l'orientation de l'économie vers les activités à fort contenu technologique et scientifique.

A l'occasion de la présentation de son rapport annuel, le gouverneur de la Banque de France (BdF), Christian Noyer, a énoncé trois défis pour améliorer la croissance et l'emploi dans l'Hexagone. Première de ces grands lignes directrices, la maîtrise des dépenses et de la dette publique a déjà été engagée ces derniers mois après la publication du rapport Pébereau. L'ambitieux programme de stabilité qui en découle vise un retour à l'équilibre des finances publiques avant 2010.

Le deuxième sujet de préoccupation majeur du gouverneur de la BdF porte sur la poursuite des réformes structurelles en matière d'emploi, de protection sociale, de santé, d'éducation et de formation. "Pour permettre aux entreprises d'embaucher, il faut qu'elles puissent adapter leurs effectifs aux carnets de commande", a expliqué à ce titre Christian Noyer. Si le CPE et les velléités d'assouplissement du marché du travail semblent désormais enterrés par le gouvernement, le gouverneur de la Banque de France n'approuve visiblement pas cette capitulation.

Conscient néanmoins de l'antinomie entre le besoin de sécurité face à la mondialisation et la nécessité d'adaptation, Christian Noyer a déclaré: "il importe à chacun de trouver, selon sa tradition et sa culture, les moyens de relever ce défi". De son côté, la France dispose selon lui d'atouts non négligeables, de la "démographie la plus dynamique d'Europe" à un "degré élevé d'indépendance énergétique", en passant par la qualité de sa main d'oeuvre et le dynamisme de ses entreprises.

"L'effort de solidarité nécessaire à la cohésion sociale doit donc garantir un soutien financier et une aide à la réinsertion aux travailleurs momentanément privés d'emploi, mais ne pas faire reposer sur les entreprises un risque excessif, sauf à les dissuader de développer en France leurs capacités de production et leurs offres d'emploi", a précisé Christian Noyer.

Troisième volet des réformes à engager: l'orientation de l'économie vers les activités à fort contenu technologique et scientifique. Une ambition qui suppose de stimuler l'effort de recherche et développement, en particulier celui fourni par le secteur privé, qui reste largement inférieur à celui constaté en Allemagne, aux États-Unis ou au Japon. Enfin, éducation et formation doivent être davantage axées sur les connaissances directement utiles à l'activité économique. Une pratique également bien plus courue dans les autres pays industrialisés.

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