L'embellie du marché de l'emploi européen se confirme

En plus des effets démographiques et réglementaires, la croissance a permis une nette amélioration du marché de l'emploi en Europe ces derniers mois. Le léger tassement de l'activité l'an prochain risque toutefois de mettre un frein à l'embellie.

Les deux premières économies de la zone euro, l'Allemagne et la France ont publié cette semaine des taux de chômage en baisse, confirmant la décrue enregistrée depuis plus d'un an. Alors que le taux de chômage allemand a reculé en octobre à 10,4%, au plus bas depuis mai 2004, il est repassé en France sous la barre des 9 % et s'établit à 8,8 %. Phénomène nouveau, l'amélioration de l'emploi touche le " noyau dur " du chômage dans l'Hexagone, avec un recul du chômage de longue durée de 3 % en septembre. Quant au chômage des jeunes, il enregistre une baisse de 11,5 % sur un an.

"En Allemagne, l'amélioration se fait également plus solide ; elle n'est plus uniquement le fait de modification réglementaire de changement de comptabilisation. La croissance et les réformes pour, par exemple, faciliter la création d'entreprises individuelles, ont constitué un socle solide de nouveaux emplois de longue durée", indique Philippe Weber, économiste chez CPR. Bien sûr le facteur démographique n'est pas neutre, avec le fort recul de la population active dû à son vieillissement.

Les autres pays de la zone euro ne sont pas en reste. Selon les données corrigées des variations saisonnières publiées ce matin par Eurostat, le taux de chômage de la zone euro est resté stable en septembre par rapport à août, à 7,8%. Or il s'élevait à 8,5% en septembre 2005. En Italie, troisième puissance économique de la zone euro, le taux de chômage est passé de 11% en 1998 à 7% cette année. "Mais l'amnistie de Berlusconi a permis de comptabiliser une part importante du travail au noir, souvent estimé à près de 20% du PIB", précise Philippe Weber. En Grande-Bretagne enfin, pays qui enregistre une croissance comprise entre 2,5% et 3% depuis 1996, avec une inflation tout aussi immuable autour de 3%, le taux de chômage, qui avait reculé de 8% il y a dix ans à 4,7% fin 2004, reste très faible à 5,5%.

Pour certains économistes, cette amélioration reflète la solidité de la croissance et permettra à la Banque centrale européenne (BCE) de justifier de nouvelles hausses de taux l'an prochain. Le ralentissement de la croissance attendu courant 2007, notamment en raison de l'affaiblissement des Etats-Unis et des politiques restrictives en Allemagne et en Italie, devrait mettre un terme à cette embellie. "La détérioration du marché du travail attendue en milieu d'année prochaine devrait accompagner une phase plus stable de la politique monétaire jusqu'en fin d'année", estime Luca Silipo, économiste chez Ixis.

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