Les Etats-Unis en piste pour pulvériser leur record de déficit commercial

Le déséquilibre des échanges commerciaux américains a légèrement reculé en novembre après le record mensuel d'octobre, profitant d'un repli de la facture pétrolière et de fortes exportations. Mais l'année 2005 devrait se terminer sur un déficit abyssal.

Un peu mieux qu'en octobre mais tout juste: le déficit commercial américain s'est élevé à 64,2 milliards de dollars au mois de novembre, demeurant tout proche de ses plus hauts historiques. Pris entre leur fringale de consommation et le coût de leurs achats de pétrole, les Etats-Unis vont pulvériser pour l'ensemble de 2005 leurs records de déficit.

A 64,2 milliards de dollars, le déficit de novembre est certes un peu moins mauvais que celui d'octobre, qui s'est finalement élevé à 68,1 milliards (au lieu de 68,9 milliards en première estimation). Ce repli relatif a été alimenté par une diminution des achats de pétrole, mais aussi, de façon plus inattendue, par une augmentation des exportations, qui se sont élevées à un niveau record.

Les échanges extérieurs des Etats-Unis ont naturellement profité d'une diminution du coût des achats de brut, suivant le repli des prix du pétrole. Selon les chiffres publiés par le département du Commerce, le déficit de la balance pétrolière s'est établi à 22,9 milliards de dollars en novembre, contre 23,9 milliards le mois précédent, quand le coût de la facture pétrolière avait atteint un sommet suite aux ravages infligés par les cyclones aux installations pétrolières américaines dans le Golfe du Mexique.

La bonne surprise de ces données mensuelles tient aux chiffres des exportations, qui se sont élevées en novembre à 109,3 milliards de dollars, ce qui constitue un niveau record. "Les exportations d'avions civils ont continué à augmenter de façon significative en novembre (+27,4%), souligne Marie-Pierre Ripert, économiste chez Ixis CIB, mais l'augmentation des exportations a été générale dans tous les secteurs: les exportations de biens d'équipement ont gagné 3,7%, les fournitures industrielles 2,1% et les biens de consommation 6,2%". Les entreprises américaines, autrement dit, semblent bien placées pour tirer parti de la vigueur de la reprise mondiale.

Sur le plan géographique, un élément à noter: pour la première fois après sept mois de progression, le déficit commercial avec la Chine s'est inscrit en recul, de près de 10%, grâce essentiellement à un repli de 8,4% des importations en provenance de Chine. Une évolution qui tombe à pic pour calmer les esprits aux Etats-Unis, alors que la Chine vient d'annoncer un excédent commercial historique de 102 milliards de dollars en 2005, ce qui suscite des réactions de plus en plus critiques aux Etats-Unis (voir ci-contre).

De fait, même si le mois de novembre a été marqué par une légère décrue du déficit, celui-ci n'en est pas moins sur une tendance catastrophique. Sur les onze premiers mois de l'année écoulée, le déficit commercial américain atteint déjà 661,8 milliards, soit quasiment 100 milliards de plus que sur la même période de 2004. Il est également déjà nettement plus élevé que la totalité du déficit - record - de 2004, qui était de 617,6 milliards de dollars. Autant dire qu'il est acquis que le chiffre final pour 2005 établira, et de loin, un nouveau record historique de déficit.

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