Le Crédit Agricole s'empare du grec Emporiki

La banque française rachète le cinquième acteur bancaire en Grèce. Sa part dans le capital de Emporiki, évalué à 3,3 milliards d'euros, pourrait atteindre 70%. Le gouvernement grec achève ainsi son programme annuel de privatisation, qui lui permettra de réduire une dette prévue à 105% du PIB à la fin de l'année.

Après BNP Paribas en Italie et la Société Générale en Croatie,c'est au tour du Crédit Agricole de poser ses pions en Europe. La banque verte a enfin mis la main sur la banque grecque Emporiki, la cinquième du pays, réalisant le plus gros investissement étranger jamais fait en Grèce. Crédit agricole avait lancé le 13 juin une OPA sur 100% du capital d'Emporiki et s'était retrouvé seul en lice après le retrait, début juillet, d'une offre de la Banque de Chypre. Le 28 juillet, la banque verte avait relevé son offre d'achat de 23,5 euros à 25 euros par action, de 3,1 à 3,3 milliards d'euros, comme l'avait pressé le gouvernement grec.

"Hier s'est achevée dans une réussite complète, l'une des plus grande et des plus importante privatisation jamais réalisée dans notre pays", a affirmé aujourd'hui dans une conférence de presse le ministre grec de l'Economie et des Finances, Georges Alogoskoufis. Il s'agit, s'est-il félicité, "du plus grand investissement étranger jamais réalisé, avec de multiples conséquences pour l'économie, le système bancaire et les citoyens".

Georges Alogoskoufis a affirmé qu'il était "très important qu'un très grand groupe bancaire comme le Crédit Agricole fasse confiance à la Grèce et opère maintenant via Emporiki dans la région. Je crois que les bénéfices pour le système bancaire grec mais aussi pour l'économie grecque en général sont très grands et nous le verrons ces prochaines années". Le ministère de l'économie a relevé dans une note que la privatisation allait "introduire sur le marché grec un des plus grands groupes bancaires du monde détenant 9.100 succursales, 21 millions de clients et employant 62.000 personnes".

Le ministre a également souligné "l'importance stratégique" de cette privatisation sur laquelle il travaillait depuis deux ans, "une étape décisive, a-t-il dit qui confirme la politique du gouvernement pour des réformes qui vont changer l'image de l'économie" nationale. Dans son éditorial, Kathimérini, le quotidien des milieux d'affaires, estimait aujourd'hui que le rachat d'Emboriki par le Crédit Agricole constitue "une occasion unique pour le système bancaire grec" car il permet "l'introduction de nouvelles règles de concurence".

Le journal espère par ailleurs que le groupe français pourra diminuer "l'écart scandaleux" existant en Grèce entre le taux d'emprunt et le taux d'épargne par rapport aux partenaires de la zone euro. "L'importance capitale de la privatisation de Emporiki réside dans la réforme structurelle qu'elle apporte à l'économie grecque", avait récemment souligné ce journal.

La Commission grecque des marchés de capitaux annoncera demain le résultat officiel de l'offre, mais Georges Alogoskoufis a indiqué que la part du Crédit Agricole "pourrait approcher les 70%". Le ministre a précisé que le rachat d'Emporiki mettait un terme cette année au programme de privatisations qui avec l'introduction en bourse de 35% de la Caisse d'Epargne et la vente de 7% des parts de la Banque Agricole en mai, ont rapporté à l'Etat 1,740 milliard d'euros, alors que l'objectif gouvernemental pour toute l'année était de 1,650 milliard euros. Ces recettes sont destinées à réduire la dette publique, une des plus forte de la zone euro, avec un taux de 107,8% en 2005 qui devrait s'établir selon les prévisions à 104,8% du PIB à la fin de l'année.

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