L'appareil de raffinage américain toujours à la peine

Depuis fin février, le marché réagit, avec angoisse, à la difficile montée en puissance des raffineries - perturbées par des incidents à répétition - chargées de reconstituer les stocks d'essence américains avant le pic estival des déplacements automobiles. Ces difficultés expliquent en partie la remontée des cours du brut au-delà des 60 dollars le baril.

Les craintes sur les problèmes du raffinage américain sont aujourd'hui intégrées dans le niveau des cours et ces perturbations ne surprennent plus guère. Les faits n'en reste pas moins têtus. Alors que la "driving season" a commencé depuis quinze jours, les raffineries américaines ont toujours le souffle court, ce qui ne fait rien pour permettre aux prix des hydrocarbures de se relâcher sur le marché new-yorkais.

Une nouvelle preuve a été donnée aujourd'hui avec l'annonce des chiffres sur l'état du secteur pétrolier américain publiés par le Département de l'Energie. Point de fixation du marché, les stocks de carburant n'ont guère progressé - contrairement à ce qui était prévu par les spécialistes - se contentant de se stabiliser à un peu plus de 200 millions de barils. Depuis plus d'un mois, ils avaient (trop) lentement commencé à regonfler. Une bien mauvaise surprise.

Ce niveau reste inférieur à la moyenne observée ces cinq dernières années. Le rythme de production des raffineries a de nouveau ralenti, comme il l'avait déjà fait la semaine passée: ces installations tournent à 89,2 % de leurs capacités, soit 0,4 % de moins que la semaine dernière. Du jamais vu depuis quinze ans durant une période aussi délicate.

Cette fois, ce sont les sites de la Côte Ouest qui sont incriminés. Selon un analyste, il faudrait que les raffineries tournent bien au-delà de 90% de leurs capacités pour aider les prix à se détendre. Résultat, le remplissage des réservoirs provient avant tout de carburants importés par tankers. Or, cet afflux a également ralenti la semaine dernière.

Tournant moins vite, les raffineries puisent moins dans les réserves de pétrole brut à leur disposition: celles-ci ont gonflé de 100.000 barils en une semaine. Une abondance d'hydrocarbures en attente de raffinage sur laquelle ne s'attarde pas le marché. Les opérateurs apparaissent avant tout préoccupés par de possibles tensions dans les approvisionnements durant l'été, surtout si les ouragans remontant de l'Atlantique Sud décidaient de s'attarder sur des installations déjà à la peine.

Directement concerné par les problèmes de raffinage, le prix "de gros" de l'essence est également reparti à la hausse après le point hebdomadaires du Département de l'Energie: le gallon (3,8 litres) s'est renchéri de 1,5% à 2,17 dollars. Cette situation conduit les négociants à faire monter le prix du baril de WTI de 0,4% à 65,60 dollars à New York. Le phénomène fait également tache d'huile sur le prix du Brent à Londres, qui progressait en fin d'après-midi au-delà des 69 dollars.

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