EADS : Louis Gallois écrit aux dirigeants pour leur exprimer toute sa confiance

Le président d'EADS, Louis Gallois, a appelé le personnel du groupe européen d'aéronautique et de défense à l'union face à "la crise médiatique autant que juridique" ouverte par les soupçons de délits d'initiés contre ses principaux cadres dirigeants.

Dans la tourmente médiatique, le P-DG d'EADS, Louis Gallois, a tenu à exprimer sa confiance aux dirigeants du groupe européen d'aéronautique, de défense et d'espace et de sa filiale Airbus, soupçonnés de délits d'initié.
"Je vous assure qu'en dépit des attaques personnelles qu'ils subissent, nos cadres dirigeants demeurent totalement concentrés sur la réalisation de nos objectifs industriels et commerciaux. Je veux leur exprimer ma confiance", dit-il dans une lettre adressée jeudi à l'ensemble des salariés d'EADS et rendue publique dimanche.

Arrivé à la tête d'EADS en juillet 2006 après 10 ans à la tête de la SNCF, Louis Gallois n'est pas suspect de délit d'initiés, contrairement aux dirigeants ayant réalisé d'importantes plus-values sur des ventes d'action dans les mois qui ont précédé l'annonce des retards de l'A380 et l'effondrement des cours en juin 2006.

La diffusion de ces propos au personnel du groupe est intervenue au lendemain de l'annonce de l'Autorité des marchés financiers (AMF) qu'elle avait transmis au parquet un rapport préliminaire concernant son enquête sur le titre EADS, qui fait état de ventes suspectes de la part de dirigeants et d'actionnaires d'EADS entre novembre 2005 et avril 2006. Les éléments contenus dans le document de l'AMF sont venus sur la place publique à une dizaine de jours de la livraison, prévue le 15 octobre, du premier exemplaire de l'A380 à Singapore Airlines , événement que l'avionneur européen voudrait pouvoir présenter comme un nouvel élan après 16 mois difficiles.

Or c'est justement l'A380 qui est à l'origine de ce scandale. Le moment de l'annonce des retards supplémentaires du très gros porteur d'Airbus, le 13 juin 2006, qui a fait perdre au titre EADS plus du quart de sa capitalisation boursière le 14 juin, constitue la question clef dans les enquêtes judiciaires et administratives en cours, qui doivent établir si ceux ont vendu étaient au courant de ces retards avant l'annonce.

"Nous traversons une crise. Elle ne porte pas sur les fondamentaux de l'entreprise. Elle ne traduit en rien sa réalité actuelle et les perspectives de notre groupe. Il n'y a donc aucune raison de remettre en cause notre confiance dans EADS", déclare Louis Gallois dans son courrier daté du 4 octobre. "Au-delà de la houle médiatique, EADS est solide. Notre entreprise a connu des difficultés industrielles, que nous sommes en train de surmonter", assure-t-il.
Il fait référence au plan de réorganisation "Power 8" actuellement mis en oeuvre chez Airbus, qui prévoit la suppression de 10.000 postes en quatre ans chez l'entreprise et ses sous-traitants en vue de réduire drastiquement les coûts.

Les procédures judiciaires en cours "prendront du temps et risquent d'être médiatisées, ce que, par avance je déplore", ajoute Louis Gallois. L'AMF a déclaré qu'elle terminerait son enquête au début de l'année 2008. Au niveau pénal, le dossier d'instruction conduit par la juge Xavière Simeoni dans le cadre d'une information judiciaire contre "X" pour "délit d'initié, recel de délit d'initié et diffusion d'informations fausses et trompeuses" a été ouvert en novembre 2006.

"A ce stade, je tiens à rappeler qu'aucun rapport définitif des autorités de marché, ni aucune décision de justice n'ont été rendus. A plus forte raison, personne n'a été mis en examen. Il faut le dire et le redire. Chacun a droit au secret de l'instruction et à la présomption d'innocence", souligne le P-DG.

"La première livraison commerciale de l'A380, le 15 octobre prochain à Singapore Airlines, sera le symbole, parmi d'autres de la capacité d'EADS à surmonter ses difficultés", ajoute encore Louis Gallois. "EADS a aussi connu des difficultés de gouvernance. L'accord intervenu entre nos actionnaires en juillet dernier constitue, de ce point de vue, un progrès considérable. Nous sommes donc dans la bonne direction", souligne-t-il, en allusion à la simplification de l'organigramme de l'entreprise intervenue cet été.

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