Acharnement judiciaire contre l'ancien patron de Ioukos

Mikhaïl Khodorkovski aurait été inculpé pour blanchiment d'argent et détournement de biens, selon un de ses avocats. Condamné à huit ans de prison en 2003, il risque jusqu'à quinze ans de prison.

La machine judiciaire russe s'est remise en marche contre l'ancien patron du groupe pétrolier Ioukos Mikhaïl Khodorkovski, déjà condamné à huit ans de prison. Deux ans après avoir été condamné pour escroquerie et fraude fiscale à grande échelle, le bureau pour les "affaires particulièrement importantes" du Parquet général, une section spéciale chargé des dossiers "sensibles", aurait produit de nouvelles accusations contre l'ancien homme le plus riche de Russie et son associé Platon Lebedev.

Selon l'un de ses avocats, Karinna Moskalenko, Michael Khodorkovski a été inculpé pour blanchiment d'argent et détournement de biens et risque jusqu'à quinze ans de prison. S'il était condamné à la peine maximale, cette peine se substituerait simplement à la première déjà prononcée.

L'équipe d'avocats internationaux qui défend l'ex-patron de Ioukos a fustigé des nouvelles accusations prononcées "pour des motifs purement politiques". Rappelant que leurs clients auraient, en théorie, pu bénéficier d'une libération anticipée dès cette année, après avoir purgé la moitié de leur peine, ils estiment que "le gouvernement russe a porté ces nouvelles accusations pour laisser nos clients incarcérés au moins jusqu'à la prochaine élection présidentielle de 2008".

L'ex-associé de Mikhaïl Khodorkovski, Platon Lebedev s'est vu notifier des chefs d'accusations similaires, a indiqué son avocat Konstantin Rivkine Sa peine, comme celle de Platon Lebedev, avait ensuite été réduite à huit ans en appel en septembre 2005. L'ex-Pdg de Ioukos purge sa peine dans le camp pénitentiaire de Krasnokamensk, à environ 530 kilomètres au sud-est de Tchita, près de la frontière chinoise, et Platon Lebedev à Kharp, à 60 kilomètres de Salekhard, le chef-lieu de la région autonome de Iamalo-Nenets, dans le Grand nord russe.

Poutine charge un ancien du KGB de lutter contre la corruption
Le président russe Vladimir Poutine a signé ce lundi un décret entérinant la création d'un groupe de travail intergouvernemental sur la corruption à la tête duquel il a placé un de ses conseillers, réputé pour être un des chefs de file du clan des "services secrets" au Kremlin. "Il a été décidé de créer un groupe intergouvernemental chargé de préparer des propositions pour introduire dans la législation de la Fédération de Russie les dispositions de la Convention de l'Organisation des Nations Unies contre la corruption (...) et de la Convention du Conseil de l'Europe", indique le décret rendu public par la présidence.Le décret entérine la nomination à la tête de ce groupe de Viktor Ivanov, un des conseillers du président. Ancien général du KGB et numéro 2 du FSB (successeur du KGB) au moment de l'arrivée de Vladimir Poutine au pouvoir, Viktor Ivanov est considéré comme un des chefs des "siloviki" (les responsables influents de l'armée, de la police et des services secrets) qui ont fait une entrée en force depuis 1999 au gouvernement et dans l'administration présidentielle. La Russie a rejoint la semaine dernière au Conseil de l'Europe le Groupe d'Etats contre la corruption (Greco) qui comprend 42 des 46 Etats membres du Conseil de l'Europe ainsi que la République du Monténégro et les Etats-Unis.

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