Le juge d'application des peines de Paris a révoqué mardi la liberté conditionnelle de Loïk Le Foch-Prigent, ordonnant ainsi son retour en détention. L'ancien PDG d'Elf n'aurait pas respecté les termes de son contrôle judiciaire. Selon des sources proches du dossier, il aurait notamment dissimulé qu'il était gérant de société. La justice lui reproche également ses activités de consultant pour des chefs d'Etats étrangers, remboursées sur notes de frais, alors que son contrôle judiciaire lui impose d'exercer une activité salariée pour payer ses amendes. Enfin, il aurait quitté le territoire en janvier dernier sans autorisation.

"Je suis abasourdi, les bras m'en tombent. Je suis KO debout", a confié Loïk Le Floch-Prigent au journal Le Parisien. Condamné en novembre 2003, dans le cadre du volet principal de l'affaire Elf, à cinq ans de prison et à 375.000 euros d'amende, notamment pour "abus de bien sociaux", l'ancien patron d'Elf a également écopé de 30 jours ferme en janvier 2003 puis de 15 mois avec sursis et 60.000 euros d'amende le 25 mai dernier. Malade, il a bénéficié d'une suspension de peine en avril 2004 avant d'obtenir sa liberté conditionnelle l'année suivante.

Loïk Le Floch-Prigent a indiqué qu'il allait faire appel mais ceci ne suspendra pas la décision du juge d'application des peines. Il devra donc retourner en prison où il lui reste encore un an et vingt-huit jours à purger. Son retour en détention pourrait intervenir "dans les 24 heures".