Sofema : réactions au sommet de l'Etat après les révélations de latribune.fr

Suite à nos informations concernant les possibilités de reprise de l'un des offices chargés de promouvoir les exportations françaises d'armement, plusieurs responsables proches du dossier les ont confirmé. Le rapprochement entre DCI, la véritable pépite de la Sofema, et Civipol, un office du ministère de l'intérieur, est confirmé par l'entourage de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur.

L'article de latribune.fr du 13 décembre révélant les différentes possibilités de reprise de la Sofema, l'un des offices chargés de promouvoir les exportations françaises d'armement, a déclenché une valse de réactions, soulignant la nervosité des pouvoirs publics dans ce dossier politico-industriel sensible.

C'est ainsi que Guillaume Giscard d'Estaing, PDG de la Sofema, confirme qu'une "data room" a bien été mise en place dans le cadre d'une possibilité de rachat de la Sofema par Général Marketing Development (GMD), une entreprise de représentation de compagnies européennes sur les marchés de défense et sécurité dirigée par François-Régis Tézé. Toutefois, d'autres contacts montrent que cette solution ne recueillerait pas totalement l'approbation de certains cercles étatiques.

D'autres réactions concernent le sort de DCI (Défense Conseil International), la véritable pépite de la Sofema. Latribune.fr indiquait que le sort de cette société inquiétait les pouvoirs publics. A tel point que DCI appellerait au secours Civipol, la société de conseil pour les ventes à l'étranger du ministère de l'Intérieur. "Des discussions sont en cours entre les responsables de Civipol et de DCI pour donner un contenu technique, commercial et organisationnel au partenariat conclu en 2005 entre les deux sociétés, sans que pour autant il ne se traduise par une décision capitalistique", précise-t-on dans l'entourage de Michèle Alliot-Marie, la ministre de l'Intérieur. DCI est chargée de "la transmission du savoir-faire, opérationnel ou technique, des armées françaises à des pays partenaires, en particulier lors de la vente de matériels d'armement". L'Etat détient 49,9% de son capital et la Sofema 30%.

Latribune.fr révélait également qu'une des solutions envisagées figurerait dans le rapport sur les industries de l'armement, destiné à nourrir le Livre blanc sur la défense, qui doit être présenté en mars 2008. Elle consisterait en une fusion de la Sofema avec sa soeur-jumelle, la Sofresa (Société française d'exportation de systèmes avancés), à l'origine spécialisée dans la vente d'armement dans les pays du Moyen-Orient mais qui depuis a élargi ses activités à d'autres zones géographiques du monde. La nouvelle structure serait alors contrôlé à 51% par l'Etat et à 49% par les industriels de défense. Une troisième solution pourrait être la reprise de la Sofema par ATE France, filiale d'ATE Group, notamment implanté en République Sud-africaine. Ce groupe est dirigé par Jean-Marc Pizano. Celui-ci, sollicité à plusieurs reprises par téléphone et mail, n'a pas souhaité répondre à latribune.fr.

Mené par son PDG, un lourd travail de remise en forme financière et industrielle est en cours à la Sofema. Il semblerait en effet que certains achats ont plombé les comptes de l'office. Son capital est aujourd'hui détenu à 22% par EADS, 12% par Safran, 10% par DCN et 10% par Thales, 9% par Nexter (l'ex-Giat Industries) et 7% par Dassault. Les 30% restants sont contrôlés par divers acteurs de l'industrie de défense.

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