Deux études mettent en cause l'Acomplia de Sanofi-Aventis

Deux revues médicales mettent en garde contre les médicaments anti-obésité, dont particulièrement l'Acomplia de Sanofi-Aventis. Le médicament est accusé de provoquer des troubles psychiatriques, comme l'avait déjà relevé l'autorité américaine des médicaments qui a interdit en juin dernier la commercialisation de l'Accomplia aux Etats-Unis. Sanofi-Aventis réagit.

Les déboires s'accumulent pour Sanofi-Aventis et son médicament anti-obésité, l'Acomplia. Après le lancement d'une "class action" contre le groupe pharmaceutique cette semaine par un cabinet d'avocat américain, c'est au tour cette fois de deux études scientifiques de mettre en cause l'Acomplia.

Selon un article à paraître samedi dans la célèbre revue médicale britannique The Lancet, le rimonabant, nom médical de l'Acomplia, serait associé à un risque accru d'effets psychiatriques sévères. "Nos travaux suggèrent que la prise de 20 mg/jour de rimonabant accroît le risque d'effets psychiatriques - par exemple troubles de l'humeur et anxiété", estiment les chercheurs, soulignant que les personnes présentant des antécédents de dépression ou de maladies psychiatriques avaient été exclues des essais.

Une autre étude canadienne, qui a effectué des recherches sur trois médicaments anti-obésté, dont l'Acomplia, a montré que ces trois médicaments permettaient seulement une perte de poids modeste, de moins de 5 kilos, de nombreux patients restant obèses ou en surpoids. Selon les chercheurs, les trois produits auraient aussi des effets secondaires, et plus particulièrement pour l'Acomplia, un risque accru de troubles de l'humeur, comme la dépression ou l'anxiété.

Pour sa défense, Sanofi-Aventis a réagi vendredi en fin de matinée en estimant que les études publiées dans les revues The Lancet et British Medical Journal (BMJ) mettant en cause son médicament anti-obésité Acomplia n'apportaient aucun élément nouveau par rapport aux données déjà disponibles. "En revanche, l'extrapolation de certaines données nous paraît être le résultat de l'opinion des seuls auteurs", a-t-il fait valoir dans un communiqué.
Pour le reste, "les données cliniques qui ressortent de ces méta-analyses n'apportent aucune nouvelle information et sont en accord avec les résultats d'études d'efficacité et de tolérance connus à ce jour avec rimonabant", la molécule de l'Acomplia, estime le numéro quatre mondial de la pharmacie. Il a rappelé qu'il s'assurait, en partenariat avec les professionnels de santé, "que les prescriptions du rimonabant sont en ligne avec les besoins médicaux des patients souffrant d'obésité associée à des facteurs de risque cardiovasculaires". "Les conclusions des auteurs sont sur ce point en accord avec le programme continu d'information médicale réalisé par Sanofi-Aventis", souligne encore le laboratoire français.

Le 13 juin dernier, des experts sanitaires américains s'étaient déjà prononcés contre la commercialisation du médicament aux Etats-Unis, jugeant qu'il pouvait entraîner une augmentation des pensées suicidaires. Sanofi-Aventis avait donc du retirer son dossier de demande de commercialisation auprès de l'autorité américaine du médicament (FDA).

En Europe, l'Agence européenne du médicament a quant à elle décidé le 19 juillet de laisser le produit sur le marché mais en ordonnant qu'il ne soit plus prescrit aux personnes présentant une grave dépression ou traitées aux antidépresseurs.

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