Kyrill coûtera 3,5 milliards d'euros au secteur de l'assurance

Le réassureur Swiss Re a évalué l'impact de l'ouragan qui vient de traverser l'Irlande, le Royaume-Uni et une partie de l'Europe continentale la semaine dernière. A 3,5 milliards d'euros, le coût de la catastrophe s'avère inférieur aux premières.

Une semaine après le passage de l'ouragan Kyrill qui traversé l'Irlande, le Royaume-Uni et l'Europe continentale, le réassureur Swiss Re dresse le bilan. Selon ses estimations, la catastrophe naturelle pourrait coûter au secteur de l'assurance quelque 3,5 milliards d'euros. Swiss Re s'attend à recevoir des demandes d'indemnisation de la part des assureurs de l'ordre de 220 millions d'euros. "Avec une bonne stratégie de couverture", le coût pourrait se limiter à 140 millions, précise le groupe suisse.

Ce montant s'avère moindre que les prévisions des bureaux Risk Management Solution et AIR Worldwide Corp. Le premier avait chiffré le coût de l'incident climatique autour de 5 milliards, et le second jusqu'à 8 milliards. Malgré une couverture géographique importante, la vitesse des vents a été inférieure à l'ouragan Lothar survenu en 1999, explique le réassureur. Le coût de ce précédent fléau avait atteint 5,5 milliards d'euros.

Si ce bilan soulage sans doute le réassureur, la tempête Kyrill reste une source d'inquiétude. Après un bilan 2006 enthousiasmant - selon Munich Re, les catastrophes naturelles n'avaient coûté l'année dernière "que" 45 milliards de dollars (34,8 milliards d'euros) de dommages au secteur, soit cinq fois moins que l'évaluation des dégâts en 2005 - le monde de l'assurance s'alarme de la répétition attendue des catastrophes.

Selon les professionnels, le réchauffement climatique pourrait multiplier la fréquence et l'importance des incidents. Lors d'une conférence de presse à Washington le 12 janvier dernier, Peter Levene, le président du Lloyd's, le marché de l'assurance londonien, a semé le trouble. "Le secteur de l'assurance est confronté au risque d'une méga-catastrophe de 100 milliards de dollars, deux fois plus grave que Katrina", avait alors avisé ce dernier.

Munich Re n'était pas plus rassurant. Le réassureur estimait qu'après une saison 2006 clémente, le nombre de catastrophes naturelles dues au réchauffement climatique ne pouvait que s'alourdir. Récemment, son département d'études des risques avait indiqué que le nombre annuel d'ouragans dans les vingt ans à venir serait supérieur à celui relevé en moyenne au cours de la période 1950-2006. Tirant la sonnette d'alarme, Peter Levene a alors martelé que la question du réchauffement climatique "devrait faire l'objet d'un débat plus important aux États-Unis".

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