La justice canadienne a tranché en faveur du brevet protégeant le Lipitor, le médicament le plus vendu au monde conçu par le groupe américain Pfizer, qui fait face dans plusieurs pays à de nombreux concurrents voulant commercialiser une version générique de l'anti-cholestérol.

La cour fédérale canadienne a décidé, en appel, que si les laboratoires indiens Ranbaxy souhaitaient fabriquer une version générique de la molécule atorvastatine (composant du Lipitor), le brevet de Pfizer serait "violé". Par conséquent, la justice canadienne a interdit à Ranbaxy de mettre sur le marché sa version générique avant l'expiration du brevet en question, qui doit expirer en juillet 2016.

Ranbaxy peut faire appel de cette décision. Ce verdict est un revers pour le laboratoire indien, qui avait initialement obtenu, en janvier, une invalidation du brevet sur le Lipitor par la justice canadienne. Pfizer avait fait appel. Pfizer a déjà fait face à Ranbaxy pour le développement d'un générique du Lipitor en Finlande et aux Etats-Unis, où la justice a donné raison au groupe américain.

D'autres procès ont eu lieu à l'étranger autour du Lipitor, dont 4 en Espagne, qui sont en phase d'appel. Le Lipitor est de plus en plus concurrencé par des anti-cholestérol concurrents et bon marché, dont le Zocor du laboratoire américain rival Merck, une version 60% moins cher.

Pfizer a même fait état d'une chute de 25% de ses ventes mondiales de Lipitor au 2e trimestre, à 2,7 milliards de dollars (1,9 milliard d'euros), un repli plus important que ce à quoi s'attendait le laboratoire. Ce dernier réalise plus d'un quart de son chiffre d'affaires avec son médicament vedette.

Le Lipitor représente des ventes mondiales annuelles de près de 13 milliards de dollars (9,4 milliards d'euros), ce qui le place loin devant l'anti-coagulant Plavix, deuxième médicament le plus vendu au monde avec près de 6 milliards de dollars (4,3 milliards d'euros) de chiffre d'affaires.