Les ventes de logements neufs américains au plus bas depuis sept ans

Attendus en hausse à 985.000, les ventes de logements neufs ont reculé de 3,9% à 848.000 au mois de février, amenuisant les espoirs d'un prompt rétablissement du marché immobilier américain. Les ventes de janvier ont été revues fortement à la baisse.

Décidemment, le marché immobilier américain ne semble pas sortir de l'ornière. Contrairement aux attentes, les ventes de logements neufs ont diminué de 3,9% en février par rapport à janvier aux Etats-Unis, pour atteindre 848.000 unités en rythme annuel, un plus bas depuis sept ans, après 882.000 -chiffre fortement révisé à la baisse- le mois précédent. Les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablaient sur 985.000 ventes de logements contre 937.000 précédemment annoncés pour le mois de janvier. D'une année sur l'autre, les ventes de logements neufs ont reculé de 18,3% en février.

De plus, le nombre d'invendus a atteint un plus haut depuis 16 ans. Les logements à vendre en février sont au nombre de 546.000 après 538.000 en janvier. Sans compter que le chiffre publié ne tient pas encore en compte le nombre d'annulations. "L'offre de nouveaux logements est en hausse à 8,1 mois, ce qui est très préoccupant. Il faut que les stocks diminuent. La statistique est faible même si l'on tient compte des facteurs saisonniers. Le déséquilibre du marché immobilier va durer plus longtemps que prévu. L'impact de l'immobilier va réduire la croissance d'un point de pourcentage cette année.", indique Michelle Meyer, économiste chez Lehman Brothers, interrogé par l'agence Reuters.

Enfin, le prix moyen a légèrement reculé, de 0,3%, à 250.000 dollars par logement contre 250.800 en janvier. "L'activité immobilière restera déprimée durant les prochains mois, puisque les difficultés du crédit immobilier à risque, le "subprime", ne devraient pas s'estomper rapidement. Par ailleurs, nous ne nous attendons pas à un retour en grâce du marché immobilier tant que les invendus n'auront pas été absorbés", estime Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis.

Les défauts de paiement sur les prêts immobiliers aux Etats-Unis ont atteint au dernier trimestre 2006 leur plus haut niveau en plus de trois ans, a indiqué ce mois-ci l'association des banquiers hypothécaires (MBA). Le gros des défauts de paiements concerne les prêts "subprime" (consentis aux ménages les moins solides financièrement) avec une hausse à 13,33% contre 12,56% au trimestre précédent.

La plupart des économistes estiment probable que les problèmes des institutions spécialisées dans les prêts immobiliers à risques, qui inquiètent de plus en plus les marchés, débordent ce seul secteur et touche les établissements consentant des prêts classiques.

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