La presse européenne se félicite de la forte participation des électeurs français

Pour les journaux, cette participation exceptionnelle est la preuve que le divorce entre les Français et leurs dirigeants est enrayé. Le mauvais score de Jean-Marie Le Pen dimanche est largement commenté. Si Nicolas Sarkozy part favori pour le second tour, les confrères européens estiment que rien n'est joué.

Partout en Europe, la presse commente largement lundi matin la participation exceptionnelle enregistrée la veille lors du premier tour de l'élection présidentielle française. Avec plus de 84% des électeurs inscrits qui se sont rendus aux urnes, "s'il n'y avait que cela se serait déjà une énorme nouvelle", estime Le Soir de Bruxelles. C'est "le signe qu'après des années de crise, de divorce entre la classe politique et le pays réel, la fracture démocratique a sans doute commencé à se réduire hier", écrit le premier quotidien francophone belge. Pour le quotidien britannique Daily Mail, la forte participation à cette élection "offre une opportune leçon à la Grande-Bretagne".

Ce "renouveau" de la démocratie française, selon le quotidien finlandais Helsingin Sanomat, s'est traduit par l'exceptionnelle mobilisation des électeurs mais aussi par le résultat du premier tour. Les Français vont avoir le choix le 6 mai "entre deux alternatives, entre deux candidats rebelles et libres penseurs dans leurs partis", affirme le quotidien danois Politiken. Une analyse partagée par le quotidien économique russe Kommersant, pour qui "la France s'engage dans une nouvelle voie de développement" avec la présidentielle de 2007, notamment parce qu'elle choisira le 6 mai un président appartenant à une génération née après la deuxième guerre mondiale. "Des changements sont inévitables. Peu importe qui va l'emporter" au second tour, estime le journal russe.

Recueillant moins de 11% des voix dimanche, Jean-Marie Le Pen est qualifié de "grand perdant du premier tour" par le Corriere della Sera, le plus grand quotidien italien. Le recul du président du Front national est une "bonne nouvelle" pour la Tribune de Genève. Si bien que la clé du résultat du second tour n'est pas l'électorat du Front national - même si le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung pense que Nicolas Sarkozy va désormais "glisser encore plus à droite pour récupérer (les voix) de Le Pen" - mais celui de François Bayrou, arrivé en troisième position dimanche avec plus de 18% des suffrages. "Beaucoup dépendra à présent de ceux vers qui se tourneront les électeurs de Bayrou - à moins que, déçus, ils restent à la maison" le 6 mai, écrit le quotidien économique allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung.

Pour les confrères de la presse étrangère, tout reste ouvert pour le second tour, même si Nicolas Sarkozy, avec plus de 31% des voix dimanche, part grand favori. "Sarkozy doit se sentir un gagnant plein de sécurité. Ségolène Royal une gagnante pleine d'espérance", affirme le quotidien espagnol El Mundo. "La voie royale pour Sarkozy?" titre à la une Le Soir de Bruxelles. Le candidat UMP "prend une option pour la victoire. Mais rien n'est joué", estime le quotidien belge. La bataille électorale s'annonce cependant "rude" pour la candidate PS, estime le journal suisse le Temps. Ségolène Royal "a quinze jours pour prouver par son programme qu'elle porte véritablement le renouveau, qu'elle est habitée par un nouveau socialisme, notamment en matière économique", estime pour sa part La Tribune de Genève.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.