Sans grande surprise, Jacques Chirac vient de nommer Michel Boyon à la tête du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA). Il succède à Dominique Baudis dont le mandat est arrivé à échéance mardi à minuit. Si elle est attendue, sa nomination aura néanmoins été semée d'embûches. De fait, il aura fallu attendre le dernier moment pour que son nom soit officialisé. Traditionnellement les nominations au CSA, décidées par le président de la République, le président du Sénat et celui de l'Assemblée nationale, paraissent au Journal Officiel huit jours avant la date fatidique! Mais c'était sans compter sur les tergiversations des uns et des autres.

Deux autres membres du CSA ont été désignés, Alain Méar par le président du Sénat, et Rachid Arhab par le président de l'Assemblée nationale, selon le communiqué. Alain Méar est ancien directeur de cabinet de Christian Poncelet, le président du Sénat. Rachid Arhab est journaliste à France 2 et ex présentateur du journal de 13 heures.

Ancien patron de Radio France, Michel Boyon était depuis septembre 2005 président de RFF (Réseau Ferré de France). Il fut directeur de cabinet de François Léotard en 1987 et de Jean-Pierre Raffarin à Matignon de 2003 à 2005.

Mais sa tâche s'annonce délicate et sa feuille de route chargée. Le nouveau président du CSA va devoir déminer les menaces qui pèsent sur cette institution. Hasard du calendrier politique, les neuf sages - dont trois sont nommés par le président de la République, trois par le président du Sénat et trois par celui de l'Assemblée nationale - auront tous été nommés par la droite. Le PS a d'ores et déjà fait savoir que si sa candidate gagnait les présidentielle, il voulait modifier la composition du CSA, le mode de désignation de ses membres et ses compétences.

A droite, on envisage plutôt de marier le CSA avec l'Arcep, l'Autorité de régulation des communications électronique et des postes. Objectif: établir une autorité unique attribuant les fréquences au secteur des télécoms et de l'audiovisuel. Un projet contre lequel Dominique Baudis n'a cessé de s'élever.

L'autre dossier d'envergure sera la poursuite de l'extension de la couverture de la télévision numérique terrestre (TNT). Un dossier que le nouveau président connaît bien puisqu'il avait remis au gouvernement Raffarin un calendrier et des solutions pour le lancement. Avec en ligne de mire, une télévision tout numérique pour la fin 2011.