Noces d'argent au Sunset

Depuis 25 ans le Sunset anime la scène parisienne. Il est doublé aujourd'hui du Sunside, un club à la fois traditionnel (proximité) et moderne(répertoire). Un must.

Quand le soleil se couche sur Paris, le Sunset s'ouvre sur la planète jazz. Depuis maintenant un quart de siècle, le club de la Rue des Lombards propage le (s) jazz avec constance et fièvre. Au rythme de 500 concerts par an, l'amateur trouvera seulement porte close le jour de Noël et les dimanches d'août.

L'aventure du Sunset, c'est tout d'abord l'histoire d'une passion personnelle et familiale: Jean-Marc Portet, le fondateur et Stéphane, son fils, aujourd'hui à la barre. Mais c'est aussi la réussite économique d'une PME du spectacle vivant. Café fréquenté par les forts des Halles, puis cantine nocturne des artistes (Higelin, Coluche, Lavillers), "Les Diables verts" virent au jazz en 1982. Le jazz fusion est au zénith et l'ouverture, le 28 décembre, est assurée par le groupe "Paname fusion" bientôt suivi par des rois du genre ( Paco Séry, Christian Vander, les frères Lockwood).

La cave carrelée du 60, Rue des Lombards devient vite le lieu de rendez-vous des jazzmen qui créent et innovent (Roy Haynes, Brad Mehldau, Kurt Elling, les Belmondo, Aldo Romano, Henri Texier, Glenn Ferris...). Les programmateurs y veillent, Dany Michel (qui oeuvrera plus tard à La Villa), Jean-Marie Durand (le mari de Dee Dee Bridgewater) et, depuis 1993, Stéphane Portet. Le lieu s'y prête, offrant des conditions d'écoute et de proximité rares pour les "privilégiés", une petite centaine d'auditeurs par soirée. Le confort est un peu spartiate mais on côtoie de près les musiciens.

La recette du Sunset marche. Elle est dupliquée en 2000 avec l'ouverture - le vendredi 13 octobre -au rez-de-chaussée du Sunside, un néologisme (NDLR: peut-être, qui sait, une compression d'un thème de jazz fameux "On the sunny side of the street" ?) qui symbolise l'esprit d'innovation des Portet père et fils. La clientèle a évolué - plus de cadres, plus de jeunes aussi avec des soirées découvertes gratuites et des programmes de fidélité-, la programmation aussi, jusqu'aux frontières de la world music et du rock.
"Le jazz est pluriel, confie Stéphane Portet. Nous refusons toute ségrégation. Notre credo tient en un seul mot, l'électisme". Musique d'improvisation, le jazz vit en direct chaque soir au Sunset-Sunside. Sous toutes ses formes et sans contrainte, bien avant dans la nuit parisienne.


Concerts: 25 ans du Sunset au Théâtre du Châtelet (75001), 31 octobre, 20 h. Six groupes: Giovanni Mirabassi, Julien Lourau-Bojan Z, les frères Belmondo, Sixun, Jean-Jacques Milteau, Didier Lockwood. Réservations: 01 40 28 28 40.

Novembre au Sunset et Sunside (sélection). 1er: Humair-Malaby-Celea (trio batterie-saxo-basse); 2-3 :Olivier Temime (saxo en colère); 4: Sara Lazarus (voix lumineuse); 9-11 : Yaron Herman (nouvelle étoile du piano); 12-13: Bill Carothers (pianiste funambule); 16-17: Frank Morgan( légende du sax); 19: Kenny Werner-Jean-Michel Pilc (sommet du piano); Bex-Romano-Catherine (trio classieux); 24-25: Tigran Hamasyan (piano teinté d'orientalisme); 29 -1er décembre: Paco Séry ( funky en diable).
Sunset-Sunside. 60, Rue des Lombards (75001).
Réservations: 01 40 26 46 60 et 01 40 26 21 25 .
Concerts débutant à 21 h-21h30 pour généralement trois parties (sets) conduisant jusqu'à environ 1 heure du matin. Prix des places: 20-22 euros.
www.sunset-sunside.com
Jean-Louis Lemarchand

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