Perte historique et provisions massives pour Merrill Lynch

La banque américaine a annoncé avant l'ouverture de Wall Street des résultats trimestriels en déficit de 2,3 milliards de dollars, son premier en six ans, en raison d'une charge de 7,9 milliards pour créances douteuses.

Sale temps pour l'établissement financier américain Merrill Lynch, à la fois courtier et banque d'affaires. Il vient d'annoncer ce mercredi, comme l'avait révélé l'édition électronique du New York Times, une perte au troisième trimestre de 2,3 milliards de dollars, la première en six ans, sur ses opérations poursuivies contre un bénéfice un an plus tôt de trois milliards.

Raison de ces pertes : une énorme provision pour dépréciation de créances de 7,9 milliards de dollars, très supérieur aux 5,5 milliards jusque là estimés pour la banque américaine. La faute à la crise du subprime, ces prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, dont les défaillances ont provoqué cet été une tempête boursière et financière avec une véritable crise du crédit (et de l'immobilier) associée au ralentissement économique outre-Atlantique.

Ces pertes pourraient contraindre la banque à décider d'un changement de direction, selon le New York Times et le Wall Street Journal qui s'interrogent sur la gestion du directeur général du groupe Stan O'Neal et sur l'avenir d'Ahmass Fakahany, co-président et du directeur financier Jeff Edwards.

Les révélations sur cette perte avait déjà entraîné mercredi matin un retournement de tendance à la Bourse de Tokyo qui a finalement terminé dans le rouge.

Avec cette annonce, Merrill Lynch apparaît comme l'une des banques les plus affectées à ce jour. L'ampleur de ses problèmes a déjà amené la banque à se séparer voici quelques jours du responsable de sa division obligataire et de l'ancien co-responsable de sa banque d'investissement.

Mais Merrill Lynch n'est pas le seul établissement affecté, loin de là. Parmi les grandes banques américaines qui se sont déjà exprimées, Citigroup affiche un résultat net au troisième trimestre en recul de 60% sur un an, Bear Stearns a vu son bénéfice chuter dans les mêmes proportions, tandis que Morgan Stanley s'en tire mieux, avec un repli de 17% seulement.

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