Les membres du comité de la Banque du Japon (BoJ) regrettent-ils d'avoir eu l'"audace" de relever d'un quart de point à 0,50% le taux directeur le mois dernier ? Parce que janvier a marqué un premier coût d'arrêt à la hausse des prix depuis le mois de mai. En janvier, les prix sont restés inchangés par rapport à décembre. Une donnée d'autant plus inquiétante que, parallèlement, les salaires ont enregistré leur plus fort recul depuis deux ans, en baisse de 1,4% en janvier par rapport à l'an dernier.

Mais, sur le plan conjoncturel, les données sont restées satisfaisantes. Le taux de chômage est resté stable en janvier pour le troisième mois consécutif à 4%, comme attendu par les économistes. Par ailleurs, les dépenses moyennes de consommation d'un ménage japonais ont augmenté de 0,6% en janvier sur un an à 296.472 yens (1.876,4 euros), alors que la plupart des économistes s'attendaient à un recul.

"La BoJ ne sera pas en mesure de poursuivre le relèvement graduel de son taux directeur si l'inflation est négative", a déclaré Hiraoki Muto, économiste chez Sumitomo Mitsuit Asset Management, interrogé par l'agence Bloomberg, qui s'attend à un recul des prix en février. "Or, nous ne prévoyons pas de hausse de l'inflation tant que les salaires ne décolleront pas", ajoute-il.

Il faut dire que la spirale déflationniste avait démarré à la fin des années 1990 alors que les entreprises devaient faire face à la fois à leur endettement, l'afflux de demandeurs d'emploi et des capacités de production tendues. L'érosion des marges des entreprises avait conduit à des licenciements et un recul des salaires, vecteur principal de déflation.