Les autres films de la semaine

De nombreux autres films sortent ce mercredi, dont "Saimir", "Bad times", "Le petit peintre du Rajasthan" et bien d'autres.

"Saimir"
Prix du meilleur premier long-métrage à la dernière Mostra de Venise, "Saimir" est un film âpre qui montre un visage de l'Italie rarement vu au cinéma. Les paysages ne sont pas ceux d'une Rome majestueuse et encore moins ceux d'une Toscane chantante. L'action se déroule dans un village du littoral du Latium, un no man's land austère aux atmosphères blafardes. C'est là que vit Saimir, un adolescent d'origine albanaise qui participe malgré lui au trafic d'émigrés clandestins de son père. Il réprouve ces pratiques. Sa révolte ne demande qu'à surgir. A la manière des frères Dardenne, le réalisateur italien Francesco Munzi fait le portrait d'une jeunesse déséquilibrée. La caméra est tenue à distance, le montage est sec, l'acteur principal poignant. Tout concours au réalisme qui tord les boyaux.
O.L.F.

"Bad Times"
En 2001, "Training Day" écrit par David Ayer montrait la descente aux enfers d'un jeune flic dans les bas-fonds de Los Angeles. Le scénariste passe cette fois réalisateur pour rendre compte du même chaos d'une ville sauvage et corrompue. Jim (Christian Bale, sous perfusion de testostérone) est un soldat vétéran que la Guerre du Golfe n'a pas laissé indemne psychologiquement. Lui et son meilleur ami Mike, machos fiers-à-bras, voudraient trouver un travail mais leurs recherches tournent régulièrement aux virées dans les quartiers chauds de la ville. Alcool, drogue, violence. La tension monte vite. La caméra suit le rythme nerveux de cette escapade agitée. Mais à force d'en faire des tonnes visuellement, David Ayer ne manque pas de se complaire dans ce qu'il voudrait (imagine-t-on) dénoncer et on se retrouve à sourire devant tant de virilité gonflante fièrement affichée.
O.L.F.

"Requiem for Billy the Kid"
Pour son premier film, Anne Feinsilber s'est intéressée à la vie (et la mort) controversée de William Bonney, alias Billy the Kid. Elle s'est rendue à Lincoln, Nouveau-Mexique, pour interviewer les habitants de la ville. Notamment le shérif Tom Sullivan qui voudrait voir exhumé le corps du hors-la-loi pour confirmer sa mort contrairement à ce que certaines rumeurs laissent entendre. Parallèlement, la réalisatrice retrace la vie du cow-boy et entretient avec lui un dialogue imaginaire par l'intermédiaire d'une voix off à l'air emprunté. A part quelques passages qui rendent compte d'une Amérique profonde qu'on croirait surgie d'un autre temps, ce film entre documentaire et fiction sonne de manière assez artificielle et ne passionnera guère que les fans de la légende.
O.L.F.

"Le petit peintre du Rajasthan"
Loin des codes de Bollywood, Rajkumar Bhan déroule ici les aventures d'un petit garçon de Bombay de passage chez sa grand-mère dans le Rajasthan. Fasciné par les fresques de la région, il se prend alors à rêver de suivre les traces de son grand-père, peintre, au grand damne de son informaticien de père. Un hymne au terroir indien à voir en famille (à partir de 8 ans).
Y. Y.

"What a wonderful world"
Sous couvert de raconter l'histoire d'amour d'un tueur à gage et d'une femme flic, Faouzi Bansaïdi, l'un des plus grands réalisateurs marocains, signe ici un film d'une originalité folle, mélange de film noir, de ballet, de scopitone, de documentaire sur l'état de la société marocaine. Il manque malheureusement un petit quelque chose pour lier l'ensemble et dépasser l'exercice de style, aussi brillant soit-il.
Y. Y.

"L'étrangère"
Florence Colombani convoque "Le chevalier à la rose" de Richard Strauss, et le "Portrait de femme" de Henry James pour son premier long métrage. Et d'évoquer le pouvoir réparateur des oeuvres d'art à travers l'histoire d'une jeune américaine repliée sur elle-même à l'exception des moments où elle va à l'opéra ou lorsqu'elle interprète le texte de James. Remarquablement filmé, très écrit, ce film n'en reste pas moins hermétique malgré quelques moments de grâce.
Y. Y.

"Fur : un portrait imaginaire de Diane Arbus"
Considérée comme une icône aux Etats-Unis, la photographe Diane Arbus (1923-1971) se devait d'inspirer Hollywood. Dommage que ça soit Steven Shainberg qui s'y soit collé. Grotesque, sa biopic tourne très vite à la farce, plombée par une intrigue ridicule, un scénario répétitif et une insupportable Nicole Kidman dans le rôle principal. Toute en affectations, elle brosse le portrait d'un petit chose fasciné par un voisin au système pileux détraqué. Diane Arbus méritait largement mieux.
Y. Y.

"L'incroyable destin de Harold Crick"
Inspecteur des impôts, Harold Crick (Will Ferrell) se réveille un matin avec une voix de femme au creux de l'oreille lui racontant sa morne vie. Pire encore! Notre homme découvre qu'il s'agit là d'une romancière dont les personnages finissent toujours par mourir. Dustin Hoffman, Emma Thompson, Queen Latifa... Marc Foster a beau réunir une brochette de stars, rien n'y fait. A force d'appuyer sur l'aspect décalé de la situation, son film finit par ressembler à la vie du pauvre Harold, désincarné.
Y. Y.

"Le serpent"
Eric Barbier s'essaye au film de genre, jongle avec les codes du film noir, installe un climat électrique, à travers cette histoire de vengeance. Clovis Cornillac, manipulateur, glace les sangs et se révèle une fois de plus épatant face à un Yvan Attal impuissant devant son monde qui s'écroule. Seul petit problème, l'intrigue charrie avec elle un sérieux goût de déjà vu.
Y. Y.

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