La Société Générale cherche à rassurer. Après le fort recul de son titre vendredi (-3,9% à 113,90 euros après un recul en séance de près de 5%) sur fond de rumeur de "profit warning" (avertissement sur résultat), le groupe bancaire dirigé par Daniel Bouton confirme ce lundi ses objectifs de rentabilité pour 2007-2008, notamment celui d'un rendement des fonds propres de 20%, malgré la crise des marchés du crédit.

Dans une présentation préparée en vue d'une conférence organisée dans la journée par Lehman Brothers, le directeur financier, Frédéric Oudéa, a souligné en outre que les revenus de la banque liés aux segments de marché en crise (titrisations et CDO, "collateralised debt obligations" aux Etats-Unis, financements de LBO, leveraged buy-out, les rachats d'entreprise par endettement avec effet de levier) n'avaient pas dépassé 240 millions d'euros en 2006.

La Société Générale évalue d'autre part ses pertes maximum, dans le scénario le plus pessimiste, à moins de 200 millions d'euros sur les activités impactées par le subprime, le crédit immobilier à risque aux Etats-Unis qui a connu d'importantes défaillances ces derniers mois provoquant la crise estivale sur les marchés des Bourses et du crédit.

Elle estime d'autre part que, si elle était obligée de transférer sur son bilan l'intégralité de ses "conduits" et autres véhicules d'investissement, l'impact sur son ratio Tier 1, également dans le cas d'un scénario extrême, serait d'environ 40 points de base.

Sans lancer un profit warning, la banque reconnait que l'environnement de marché a été difficile en août, ce qui s'est traduit notamment par une activité limitée sur les marchés du crédit et une réduction de ses positions de trading, mais que le mois a été bon pour son métier vedette (et très lucratif), les dérivés actions dont elle est le leader mondial.

Le titre Société Générale regagne du coup du terrain. Ce lundi, à midi, il progresse de 1,02% à 115,07 euros.