Le secteur de la finance quantitative, qui assure, en partie, à la capitale britannique sa position de leader, s'inquiète de la cherté de sa masse salariale. "Les rémunérations ont fortement grimpé. Le niveau atteint est tel que des établissements anglo-saxons ont entrepris des déplacements d'équipes de quants de Londres vers Paris, souligne Kevin O'Reilly, chef de la stratégie du département finance du Cabinet Deloitte. En Europe continentale, les spécialistes de la finance quantitative sont meilleurs marché pour des niveaux de compétences égaux à ceux disponibles à Londres".

Jusqu'à 30% d'économies sur les salaires.

Dans ce mouvement de délocalisation, la France occupe une place de choix. Les formations alliant finance et mathématiques disposent d'une reconnaissance mondiale. A Londres, ce sont essentiellement des Français qui composent les équipes de quants. En s'installant, les coûts sont réduits pour des compétences égales. Le cabinet de recrutement Robert Walters évalue entre 7% et 30% les économies réalisées sur les rémunérations fixes et variables en délocalisant des équipes de Londres vers Paris.

"Si je devais créer une équipe de quants, je l'installerais à Paris", résume Antoine Morgaut, directeur du bureau parisien de Robert Walters, qui rapporte aussi que des établissements américains réfléchissent à une délocalisation de Londres vers Paris. Quand d'autres partent directement dans les pays de l'Est.

Le phénomène de délocalisation des quants vers Paris devrait toutefois être limité. "Les établissements bancaires centralisent les équipes à Londres", constate pour sa part Rachel Biernacka chez Huxley. D'autant que Paris doit faire face à une montée en puissance de l'intéressement des quants au chiffre d'affaires, au même titre que les structureurs et les commerciaux.