Le Festival de Cannes proclame sa foi dans les salles de cinéma

Pour le soixantième anniversaire du Festival de Cannes, 35 cinéastes du monde entiers ont réalisé un court-métrage sur un thème unique : la salle de cinéma. L'ensemble, monté par Gilles Jacob, est un feu d'artifice à la gloire du septième art.

Pour ce soixantième anniversaire, Gilles Jacob, le président du Festival de Cannes, a mis sa casquette de producteur. Epaulé par le CNC et les partenaires du festival, il a commandé à 35 réalisateurs venus de tous les horizons cinéphiliques du monde un film sur un thème et dans un format imposés : la salle de cinéma à travers un court métrage. Le panel de cinéastes choisis étant composé de deux fratries (les américains Coen et les belges Dardenne), le nombre de petits opus est de 33 qui, montés selon un ordre défini par Gilles Jacob - le seul à les avoir visionnés tous - forme un long métrage intitulé "Chacun son cinéma".

A une époque où l'image s'impose à la maison via le petit écran, le DVD, la VOD, ou même le Home cinéma, la projection de ce long métrage, - en numérique comme il se doit au Palais des Festivals de Cannes, première salle à s'être équipée en France- résonne comme une manifeste de la part des organisateurs et des auteurs qui clament leur foi dans la salle de cinéma, lieu de partage, d'émotions, d'échanges, de rencontres, d'amour, de solitude, de violence, d'humour, de tolérance, de haine... En un mot un lieu où se reflètent tous les visages de la vie.

Si la tonalité dominante est celle de la mélancolie, de la nostalgie pour le grand cinéma de papa, italien surtout, français aussi de la Nouvelle vague, ces saynètes sont d'inspiration très diverses et d'impact inégal. Certains courts métrages sont drôles et même désopilants (le danois Lars von Trier, les frères Coen, Roman Polanski, le brésilien Walter Salles, le portugais Manuel de Oliveira, le doyen en pleine forme à 99 ans !), d'autres poignants (le français Claude LelouchÂ? le mexicain Inarritu), d'autres encore perturbants (l'israélien Amos Gitaï, le britannique Ken Loach), d'autres abscons (les canadiens Egoyan et Cronenberg, le chilien Raoul Ruiz), d'autre enfin militantes (la néo-zélandaise Jane Campion, seule femme Palme d'or, en 1993, l'italien Moretti). Toutes révèlent des personnalités vouées corps et âme au cinéma, qui sont passées, à un titre ou à un autre, par le festival de Cannes et lui retournent ainsi leur reconnaissance.

Prévu pour un sortie en salles à l'automne, "Chacun son cinéma" est projeté en grandes pompes ce dimanche 20 mai à Cannes, suivi d'un feu d'artifice sur la Croisette. Cette parenthèse festive refermée, le Festival reprend dès lundi son cours, amorcé en fin de semaine dernière comme un très grand cru, tant pour la compétition que pour les sections parallèles.

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