Les autres films de la semaine

Parmi les sorties pléthoriques de la semaine: "Le renard et l'enfant", "Un baiser s'il vous plait", "Bee Movie", "Si c'était lui", "Je suis un cyborg", "Big City", "Comme ton père", "Elizabeth".

"Le renard et l'enfant"
Déjà, à regarder l'affiche avec ce face-à-face entre la petite fille (Bertille Noël-Bruneau aux jolies taches de rousseur) et le renard, on devine le désir de ressemblance entre la belle et la bête. Le cheveu roux de l'une a la couleur du poil de l'autre, tout comme les deux macarons au dessus des oreilles de la première se voient comme des doublures des deux grandes oreilles du second. L'amitié ne peut que s'installer entre les deux protagonistes de ce film baigné de décors montagneux splendides, de bois et forêts très habités d'animaux plus ou moins gentils (loups, lynx, mulots ...), de maisons solides comme des bâtisses d'antan.

Les effets spéciaux quasiment subliminaux permettent le déroulement du conte annoncé entre l'enfant et le renard. C'est beau comme un arc-en-ciel, prévisible comme l'hiver après l'automne, et tragique comme la perte de son doudou de rêve. On n'apprivoise pas, comme par magie, la nature. Même avec une longue laisse. Quand l'enfant sera devenue maman (Isabelle Carré), elle tirera cette morale de l'histoire à son rejeton qui va s'endormir. Le réalisateur Luc Jacquet, déjà auteur de la célèbre "Marche de l'empereur", sait toujours charmer. Mais être aussi un brin ronflant.
J.-P. B.

"Un baiser s'il vous plait"
Jeune auteur prolifique bourré de talent, Emmanuel Mouret tricote un délicieux marivaudage dont il a le secret, servi par deux actrices formidables. Et par lui-même qui joue les grands dadais, toujours à se poser la question: un simple baiser est-il sans conséquence? Et d'appuyer sa démonstration sur le cas exemplaires de deux couples... Le premier se situe à Nantes, où Emilie (Julie Gayet) est en déplacement et rencontre Gabriel (Michaël Cohen). Ils se plaisent énormément et ont une folle envie de s'embrasser. Mais ils sont tous les deux pris et même s'ils savent qu'ils ne se reverront jamais, ils hésitent. D'autant plus qu'Emilie est traumatisée par l'histoire similaire qu'elle raconte d'un couple d'amis à Paris (Virginie Ledoyen -Emmanuel Mouret) qui se sont mis dans le pétrin à cause d'un baiser... Un baiser qui bien entendu aurait dû être sans conséquence!
N.T.

"Bee Movie"
Après "Ratatouille" qui avait donné aux enfants une image très sympathique des rats, c'est désormais les abeilles que nos chères têtes blondes vont vouloir apprivoiser. "Bee Movie", le dernier film d'animation des studios Dreamworks, est en effet entièrement à la gloire des petits insectes noirs et jaunes injustement exploités par les humains. Le héros de l'histoire, Barry Bee, sort un jour de la ruche pour s'apercevoir que les hommes sont de grands consommateurs de miel. Indigné par cette pratique, Bee décide de leur intenter un procès. Et il gagne, libérant ainsi ses congénères de leur servile condition. Mais revers de la médaille, en cessant de butiner, les abeilles vont provoquer un grand bouleversement écologique. Plein de bonnes intentions (pour l'écologie, contre l'exploitation des "travailleurs", pour le respect des autres...) et servi par des dialogues souvent caustiques (avec un doublage de Gad Elmaleh pour la version française), "Bee Movie" a de quoi séduire les petits comme les grands. Néanmoins, on n'atteint pas le niveau des deux premiers "Shrek", produits par la même maison.
F. B.

"Si c'était lui"
Une énième comédie romantique de plus? A première vue, tout le laisse entendre. A commencer par les deux personnages principaux, que tout oppose. Hélène (Carole Bouquet), écrivain à succès, grande bourgeoise à souhait, se retrouve un jour confrontée à un nouveau voisin (Marc Lavoine). Chômeur et peu commode, il squatte l'appartement vide de son oncle pour échapper à la rue. A la bluette de rigueur en pareille occasion, la réalisatrice Anne-Marie Etienne oppose une comédie sympathique, certes brouillonne, mais néanmoins pétillante, moins attendue qu'il n'y parait, portée par une Carole Bouquet virevoltante et un Marc Lavoine délicieusement acariâtre.
Y. Y.

"Je suis un cyborg"
Que ceux qui n'avaient pas supporté la violence des précédents films de Park Chan-Wook se rassurent: "Je suis un cyborg" ne contient ni scène de poulpe dévoré vivant, ni même de langues tranchées comme c'était le cas dans "Old Boy", le plus célèbre volet de sa trilogie sur la vengeance (et Grand Prix à Cannes en 2004). Que ceux qui avaient adoré les précédents films de Park Chan-Wook se rassurent aussi: le réalisateur coréen n'a pas pour autant bridé son imagination. Il nous embarque cette fois dans un asile psychiatrique pour suivre l'histoire d'amour entre une jeune femme intimement persuadée d'être un robot et un homme a peine moins timbré. S'ensuivent des scènes cocasses et poétiques, toujours réalisées avec brio. Reste que si chaque passage pris indépendamment est plaisant, le film est, lui, assez pénible sur la longueur. Trop de folie, trop d'absurde... passé la première demi-heure, c'est la saturation. Park Chan-Wook s'est visiblement fait plaisir en s'égarant sur les chemins de cette fable extravagante... sans penser que le spectateur risquait, lui, de rester sur le bas-côté.
O. L. F.

"Big City"
Djamel Bensalah ("Le ciel, les oiseaux et ta mère"), a choisi de mettre en scène des enfants pour parler du monde des grands. Nous sommes en 1880, dans le Grand Ouest Américain. Les adultes de Big City sont appelés à combattre des Indiens, laissant leurs gamins seuls au village. Ces derniers s'organisent alors en reprenant le métier de leurs parents. Mais très vite, tous se mettent à reproduire les schémas sociaux qui leur ont été inculqués. Ce western politique destiné aux marmots ne manquait pas d'ambition. Dommage que le réalisateur n'ait pas su trouver la bonne distance pour s'adresser à eux. Certaines scènes sont insoutenables pour les plus petits. D'autres sont trop simplistes pour les adultes et les ados. Les 10-12 ans devraient pour leur part accrocher à ce divertissement plus ou moins réussi.
Y. Y.

"Comme ton père"
Félix (Gad Elmaleh) a toujours joué la vie de sa famille à pile ou face. C'est comme cela que sa famille, israélienne d'origine tunisienne, s'est retrouvée à vivre dans un taudis de Belleville dans les années 1970. La rencontre avec un caïd local (Richard Berry) va changer la donne. Au point de pousser Félix à abandonner la brocante pour les braquages. Ce premier film signé Marco Carmel est à l'image de son personnage, parfois touchant, antipathique à d'autres. Certes, Gad Elmaleh, Richard Berry (détestable et inquiétant) et Yaël Abécassis sont excellents. Et le réalisateur réussit à merveille la reconstitution du Belleville de ces années-là. Mais l'image qu'il donne de ses habitants vire parfois à la caricature grossière.
Y. Y.

"Elizabeth"
Malgré le talent incontestable de Cate Blanchett, on n'arrive pas à accrocher à ce deuxième volet des aventures de la reine Elizabeth 1ere d'Angleterre laborieusement mises en scènes par Shekhar Kapur avec une orgie d'effets spéciaux et des reconstitutions historiques à grand spectacle qui frisent le ridicule. Sous-titré "L'âge d'or", cet épisode interminable narre les démêlées de la reine vierge avec les méchants catholiques espagnols et sa victoire sur l'Invincible Armada, mais pas sur le ténébreux pirate Walter Raleigh qui a fait la conquête son coeur. Car - Dieu sait pourquoi - l'amour est interdit à une souveraine vouée corps et âme à son pays!
N.T.

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