Coup de frein pour la croissance américaine, l'euro bat son record absolu

La croissance américaine a ralenti à 1,3% seulement au premier trimestre, un plus bas en quatre ans, contre 1,8% attendu par les économistes. L'euro bat tous les records, au dessus de 1,3680 dollar.

L'effondrement du secteur de la construction et le creusement du déficit commercial ont ramené la croissance américaine à son plus bas niveau depuis quatre ans au premier trimestre. Alors que les économistes du consensus recueilli par l'agence Bloomberg tablaient sur une hausse de 1,8% du PIB, le ralentissement a été plus marqué à 1,3%, contre 2,5% au quatrième trimestre 2006.

Réaction immédiate, les indices boursiers ont reculé et l'euro a atteint un niveau record depuis son lancement en 1999, au desssus de 1,3680 dollar. Le dollar est en effet affaibli par une plus forte probabilité de baisse des taux, amoindrissant le loyer de l'argent outre-Atlantique. Sur un an, la croissance a atteint 2,1%, le plus faible taux depuis le deuxième trimestre 2003. Alors que le marché immobilier a ralenti pour le sixième trimestre consécutif, la consommation a porté la maigre croissance durant les trois premiers mois de l'année.

"Mais la composition de la croissance correspond à peu près aux attentes, sauf en ce qui concerne les stocks", nuance Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis. La consommation reste excellente à 3,8% de croissance annuelle, tandis que l'investissement résidentiel s'effondre de 17% en un an. "La bonne nouvelle est l'investissement dans les équipements et les logiciels, en hausse de 1,9%, alors que l'on s'attendait à un léger recul. La contribution du commerce extérieur a été négative, de 0,5 point, en ligne avec les attentes", détaille l'économiste.

Mais la Réserve fédérale (Fed) abaissera-t-elle son taux directeur très rapidement pour redonner un coup de fouet à la croissance? Rien n'est plus incertain, étant donné que l'indice d'inflation publié aujourd'hui a grimpé à un taux annuel de 4% au premier trimestre, dopé par les prix de l'énergie. C'est le taux d'inflation le plus haut depuis 1991, après 1,7% au trimestre précédent. De son côté, l'inflation sous-jacente (hors produits volatils comme les produits frais et l'énergie), a gagné 2,2%, contre 2,3% attendus. Bien qu'en recul au cours du trimestre, le taux reste au dessus de la zone de confort de la Fed, de 2% au maximum.


Les américains moins confiants
La confiance des consommateurs américains est tombée en avril à son plus bas niveau en sept mois mais sa chute a été moins marquée qu'estimé initialement et qu'attendu par le marché grâce à l'optimisme nourri par la hausse de Wall Street. L'indice Reuters-Université du Michigan, en baisse pour le troisième mois consécutif, ressort à 87,1 pour avril contre 88,4 en mars. Il s'agit du chiffre le plus bas enregistré depuis septembre mais il est supérieur à la première estimation de 85,3 publiée il y a deux semaines. Les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur un chiffre définitif de 85,2 et leurs estimations s'échelonnaient de 84,0 à 88,8.

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