François Bayrou esquisse son programme économique

Le candidat UDF à la présidentielle, qui présentait aujourd'hui ses voeux à la presse, inscrit la réduction des dépenses publiques en tête de son programme.

Entre Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy, quelle place pour le candidat centriste? En présentant ses voeux à la presse, François Bayrou a esquissé les premières lignes de son programme économique et social en s'efforçant de se frayer un chemin, face aux deux candidats des partis majoritaires. "Ma vision n'est pas celle de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal" a affirmé une nouvelle fois le candidat à la présidentielle.

Au chapitre de la politique économique, le candidat UDF fait de la réduction des dépenses de l'Etat sa priorité pour le prochain quinquennat. "J'inscrirai les économies de l'Etat au premier rang des obligations de la nation" a-t-il déclaré. Il s'engage, s'il est élu Président de la République, à prendre une "première mesure symbolique" : la baisse des dépenses de l'Elysée de 20% dès la première année de son mandat.

Prônant la réduction du train de vie de l'Etat, François Bayrou s'en prend aussi bien à la politique du gouvernement qu'aux propositions socialistes pour la prochaine législature. Il dénonce, allusion aux récentes mesures prises par Dominique de Villepin à l'approche des élections, "les additions vertigineuses auxquelles nous conduisent les promesses électorales et les "urgences" de toute nature". Les socialistes ne sont pas épargnés, accusés de vouloir "augmenter massivement la dépense publique de plus de 50 milliards" et d'annoncer une augmentation de la CSG pour financer l'avenir des retraites.

A l'inflation des dépenses, François Bayrou préfère "une politique déterminée de création de richesses", seule voie capable selon lui de répondre aux frustrations des Français sur les revenus, notamment ceux appartenant aux catégories les plus modestes et aux classes moyennes. Pour cela, il propose de mettre en place un plan de soutien à l'entreprise, spécialement la petite entreprise, à travers "un small business act à la française". Un plan en quatre volets : simplification et adaptation des contraintes administratives ; possibilité offerte à toutes les petites entreprises de créer deux emplois nouveaux, sans charges, pendant cinq ans ; réservation d'une part des marchés publics aux PME ( en totalité à moins de 50.000 euros, et 20% au-dessus de 50.000 euros) ; obligation pour l'Etat de respecter les règles sur les délais de paiement.

Refusant que "des millions de personnes s'enfoncent dans l'exclusion" en France, le président de l'UDF propose "une stratégie nationale de lutte contre l'exclusion" qui permettrait à chacun de trouver "une activité ou un emploi dès qu'il le pourra". "Soutien à l'entreprise, emplois sans charges, activité universelle, tout cela constitue un ensemble cohérent pour rendre la France désenchantée à l'activité, à la création, au travail" : ainsi se résume le programme de François Bayrou.

Le candidat centriste pourrait bien troubler le jeu face aux deux principaux candidats qui ne font pas l'unanimité dans les rangs de leur parti, si l'on en croit les derniers sondages. Alors que Ségolène Royal et Nicolas Sarkozy voient leur cote de popularité reculer en janvier, selon le dernier baromètre TNS-Sofres, en baisse respectivement de trois et deux points, le candidat UDF progresse de quatre points. Il poursuit sa montée dans les sondages et totalise aujourd'hui entre 7% et 10% des intentions de vote, tandis que Royal et Sarkozy plafonnent chacun autour de 30%.

En s'indignant du "matraquage des puissances médiatiques", qui privilégie les candidats PS et UMP, François Bayrou affirme mener "un combat pour le pluralisme réel" qui ne semble pas laisser les Français indifférents.

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