Folle spéculation des prix sur le marché de l'art

Jamais les adjudications mondiales n'ont été aussi élevées. Le pic de la période spéculative est atteint. Pourtant les experts restent sereins

Avec une hausse de 25,4% en 2006, le prix moyen des enchères publiques de par le monde se trouve quasiment au niveau de celui, plafond, de novembre 1990. Pour Artprice.com, site d'observation du marché de l'art, ces prix ont même pulvérisé de 32% les pics spéculatifs aux Etats-Unis. "Historiquement jamais de tels prix ont été atteints", car pas moins de 810 oeuvres, ont été vendues au delà du million de dollars - monnaie de référence - pour un volume d'affaires de 2,7 milliards de dollars.

En 2005, les ventes de tableaux et de sculptures avaient connu 487 enchères millionnaires générant 1,4 milliard de dollars, et vers la fin des années 1990, lors du gonflement de la bulle, le marché n'enregistrait qu'une bonne centaine d'adjudications de plus d'un million de dollars.

Ces chiffres sont d'autant plus marquants qu'en 2006 il n'y a eu que 9.000 ventes de "Fine art" contre 9.600 l'année précédente et plus de 15.000 en 2.000. L'ensemble du marché mondial représente, uniquement pour les tableaux, la peinture et la photographie, 6,4 milliards de dollars.

Autre fait à signaler, la stabilité des lots vendus: un tiers des enchères proposées n'a pas trouvé acheteur, mais les oeuvres avec prix de réserve d'au moins 10.000 dollars (un prix minimum fixé par le vendeur) trouvent acquéreurs à plus de 73% quand les pièces à moins de 10.000 dollars de prix de réserve n'en trouvent que 65%. Ce sont les oeuvres les plus onéreuses qui font l'objet d'enchères soutenues, le moyen de gamme étant nettement moins recherché.

Reste que malgré cette hausse très conséquente, les professionnels n'envisagent pas l'éclatement de la spéculation: les pièces de très haut niveau se font rares quand les éventuels acheteurs sont plus nombreux. L'arrivée de fortunes récentes de Chine, d'Inde, de Russie, alliée aux colossaux profits boursiers et immobiliers occidentaux et à l'engouement mondial pour l'art, notamment contemporain, fait que beaucoup de liquidités sont en circulation, contrairement à la fin des années 1990, lors de l'éclatement de la bulle, où la plupart des achats se faisaient à crédit... Autant dire que les prix 2007 risquent d'être encore plus élevés.

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