Une foule déjà compacte campe dimanche peu avant 19 heures, rue la Boétie devant la Salle Gaveau. Les rumeurs d'une victoire de Nicolas Sarkozy sont sur toutes les lèvres. Les militants massés devant le QG de l'UMP scandent: "Sarkozy à l'Elysée, Ségolène à Poitiers". La Marseillaise est chantée en boucle.

Accoudée aux barrières, une dame à l'air réjouie brandit "Libre", petit bouquin que Nicolas Sarkozy lui a manifestement dédicacé. Un écran géant a été installé à l'angle de la rue La Boétie et de l'avenue Percier. Sans surprise, dès que les militants s'y voient, ils applaudissent, tandis qu'à l'inverse les images de l'autre "camp" sont huées. Et les images, il y en a...

En face de la Salle Gaveau, les caméras de télé sont alignées sur une estrade comme à la parade. A l'intérieur de la salle de concert, des centaines de journalistes vont et viennent, mettant sur les dents un service d'ordre déjà passablement débordé. "Et encore, il va falloir faire rentrer les parlementaires", soupire un membre de l'organisation. Presque aucun d'entre eux n'est encore là. Aucun homme politique en vue, non plus.

Des militants "invités" en revanche, dont beaucoup de jeunes, ont pris possession de la salle de spectacle. Là, le théâtre joue la même pièce que dehors : caméras de télé alignées de chaque côté de la salle, et au milieu des supporters de Sarkozy qui crient "on a gagné, on a gagné !". Frédéric, militant à l'UMP depuis vingt ans, qualifie "d'historique" cette élection, "surtout si Nicolas Sarkozy dépasse les 53%". Enthousiaste, il évoque De Gaulle et enchaîne: "S'il fait un tel score, Sarkozy aura un vrai mandat pour réformer. Il aura les moyens de faire ce qu'il a promis".

A-t-il une pensée pour le camp d'en face? "Au PS, je les plains. Ségolène Royal va se faire exécuter et les Jospinistes risquent de revenir. Si c'est ça, on est tranquille pour un bon moment". Hier, à 19 heures, salle Gaveau, l'assurance était de mise.