La ratification de l'accord salarial chez le constructeur automobile américain Chrysler passe mal chez les adhérents de l'UAW, le grand syndicat de l'industrie automobile. Selon l'édition électronique du Wall Street Journal (WSJ), cinq sections du syndicat ont rejeté l'accord signé le 10 octobre à l'issue d'une grève éclair. Rien à voir donc avec l'accord chez GM, qui a servi de modèle à celui signé chez Chrysler, et dont une majorité de plus de 60% de syndiqués l'a adopté.

L'accord, qui doit régir les relations sociales au sein de l'entreprise pour les quatre prochaines années, doit être approuvé par une majorité des 45.000 adhérents de l'UAW chez Chrysler pour pouvoir entrer en vigueur. Le contenu du texte soumis à ratification n'a pas été rendu public, mais il prévoirait la création d'un fonds chargé de la gestion de la couverture médicale des retraités du groupe, sur le modèle de ce qui a été décidé chez GM.

Si l'accord devait être rejeté, direction et patronat auraient à reprendre leurs discussions. Cité par l'édition électronique du WSJ, Bill Parker, l'un des opposants syndicaux à l'accord, a souligné qu'un tel niveau d'opposition est inhabituel au sein du groupe. "Je ne prédis pas que l'accord va passer ou non, mais je ne me rappelle pas d'une opposition aussi large, d'autant de votes négatifs". Le mécontentement de la base se focaliserait sur les garanties d'emploi offertes par la direction, jugées insuffisantes, et le sort des travailleurs à statut précaire, qui assument un part grandissante de la production. Selon Bill Parker, il faut remonter à 1982 pour retrouver un accord national signé par l'UAW retoqué par la base. C'était précisément chez Chrysler.