Les prix à la pompe s'envolent dans l'Hexagone

Dans le sillage de l'envolée des cours du brut, les prix à la pompe atteignent des sommets. Et se rapprochent des records atteints pendant l'été 2006.

C'était prévisible. Selon l'Union française des industries pétrolières (Ufip), les prix de l'essence et du gazole étaient ce vendredi "très près" de leurs records atteints pendant l'été 2006. L'essence super 95 s'est vendue en moyenne ces derniers jours 1,28 euro le litre, et le gazole 1,11 euro, alors que leurs prix avaient atteint des records en 2006 avec du super 95 vendu à 1,34 euro le 21 juillet, et du gazole à 1,13 euro le 28 avril, selon l'Ufip.

Ces records étaient même battus dans certaines stations-service, selon l'Observatoire des carburants du ministère de l'Economie, qui recense les prix donnés par les distributeurs. Dans le 16ème arrondissement de Paris, Shell vendait ainsi son SP 95 1,55 euro et son gazole 1,19 euro. A Lanvallay, dans les Côtes d'Armor, Total vendait son SP 95 1,385 euro, et son gazole 1,163 euro.

Les prix varient toutefois beaucoup d'une pompe à une autre. Les stations-services de la grande distribution, pour qui les carburants sont des produits d'appel à prix coûtant, vendent moins cher que les petites stations ou les stations des groupes pétroliers. Ainsi à Bourg-en-Bresse, dans l'Ain, Leclerc affichait des prix inférieurs aux moyennes, avec un SP 95 à 1,245 euro et un gazole à 1,089 euro.

Ces prix élevés des carburants reflètent, avec quelques jours de décalage, ceux du baril de pétrole brut, essentiellement le Brent de la mer du Nord, qui est la référence en Europe. Or, depuis début octobre, le prix du baril de Brent a augmenté d'environ 7 dollars, passant de 78 à 85 dollars, souligne auprès de l'AFP Jean-Louis Schilansky, délégué général de l'Ufip.

Jeudi, le baril de pétrole léger à New York a atteint le record de 90 dollars, tandis que le baril de Brent à Londres a aussi touché son plus haut à 84,88 dollars. En outre sur la même période, l'euro est "resté stable" si bien que la monnaie européenne, pourtant toujours forte par rapport au billet vert à près de 1,43 dollar, continue à protéger les prix des carburants (achetés en dollars et vendus en euros), mais "ne compense plus l'augmentation du prix du brut", explique Jean-Louis Schilansky.

La tendance a peu de chance de s'inverser avec l'arrivée de l'hiver, "qui conditionne la consommation de fioul domestique" et constitue un des facteurs de hausse du brut, soutenu aussi par les tensions géopolitiques dans les régions pétrolières.

Reste à savoir quelle sera la réponse aux attentes des Français, naturellement inquiets de cette hausse des prix à la pompe qui rogne leur pouvoir d'achat. En septembre 2005, Thierry Breton, alors ministre de l'Economie, avait convaincu les groupes pétroliers et les distributeurs d'étaler dans le temps la hausse des prix des carburants consécutives à l'envolée des cours du brut.

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