L' excédent commercial chinois enregistre une hausse de 74% en 2006

Cette performance va accentuer les tensions à la hausse du yuan et compliquer les relations de la Chine avec ses partenaires commerciaux. Les autorités chinoises continuent de miser sur les mesures administratives pour freiner les investissements et refroidir l'activité.

Le surplus commercial chinois a atteint 177,47 milliards de dollars en 2006, en hausse de 74% sur l'exercice précédent, selon les Douanes. Avec un excédent proche 21 milliards de dollars en décembre après 22,9 milliards de dollars en novembre, et un record de 23,8 milliards de dollars en octobre, les performances chinoises à l'international semblent sans limite.

En 2001, année d'adhésion du pays à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), le surplus commercial n'était que de 22,5 milliards de dollars. Même si près de 60% des exportations provenant de Chine sont le fait des entreprises étrangères implantées sur son sol, ce qui relativise un peu le rôle joué par l'industrie proprement nationale dans ces chiffres, cette montée en puissance commerciale ne peut que rendre inéluctable la poursuite de l'appréciation du yuan, la monnaie chinoise. Sa parité actuelle continue d'être jugée déloyalement faible par les partenaires commerciaux de la Chine, Etats-Unis en tête.

Depuis le 21 juillet 2005, date de la réévaluation du yuan de 2,1% et de son arrimage à un panier de devises en remplacement du "peg" avec le dollar, la devise chinoise s'est au total appréciée de près de 6%, loin des demandes américaines. Les Etats-Unis sont particulièrement préoccupés par le rôle majeur désormais joué par Pékin dans les échanges internationaux (7,5% du total de ces échanges).

La balance commerciale américaine s'achemine vers un déficit de près de 200 milliards de dollars, dont l'essentiel est imputable à la Chine. L'Europe sait que son sort ne sera guère différent à terme, malgré ses tentatives pour protéger ses marchés de la chaussure, et plus récemment des selles de vélo, en relevant les droits de douane. Le commissaire européen au commerce, Peter Mandelson, affirme que la Chine a "l'aptitude et la capacité" de réévaluer le yuan.

De son côté Pékin objecte qu'une hausse trop rapide de sa monnaie pourrait fragiliser sa croissance (attendue autour de 10,5% pour 2006). Les autorités jouent plutôt les mesures administratives pour éponger les liquidités qui irriguent l'économie, limiter les investissements et contrer la surchauffe qui frappe certains secteurs.

En fin de semaine dernière, le gouverneur de la banque centrale, Zhou Xiaochuan, a annoncé une hausse du taux de réserves obligatoires des banques à 9,5% de leurs dépôts, en hausse de 9%. De nouvelles normes viennent d'être introduites en matière financière, envvironnementale et énergétique pour ralentir l'activité dans l'immobilier et la métallurgie, touchant particulièrement le tungstène, l'étain et l'antimoine.

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