Barclays prépare une offre plus attractive sur ABN-Amro

La banque britannique veut intégrer une partie de numéraire dans une proposition jusque là uniquement libellée en actions. Dans le consortium adverse, l'espagnole Santander annonce la vente de tous ses immeubles pour 4 milliards d'euros. Une somme qui devrait l'aider à financer l'opération.

Nouveau rebondissement dans la bataille boursière pour le rachat du géant bancaire néerlandais ABN Amro. A en croire la presse financière britannique, Barclays serait prêt à panacher d'un peu de "cash" sa proposition de 65 milliards d'euros - jusque là uniquement réglée par l'échange de ses propres actions - afin de la rendre plus attractive. La banque étudie ainsi une possible réduction du nombre d'actions émises afin de payer son acquisition pour les remplacer par du numéraire.

Selon le Financial Times, Barclays sait en effet qu'elle doit se préparer à augmenter son offre si elle est amenée à se battre contre le consortium RBS-Fortis-Santander, qui a proposé pour l'instant 71,4 milliards d'euros dont... plus des trois quarts en espèces. Elle ne doit toutefois pas alarmer ses actionnaires - parfois les mêmes que ceux du consortium concurrent - qui craignent de se voir entraînés dans une spirale de contre-enchères. Un fonds d'investissements lui a même déjà demandé de retirer son offre.

Autre alternative de financement possible, Barclays penserait inclure dans son offre les 12 milliards d'euros retournés aux actionnaires après la vente de la filiale américaine d'ABN Amro, LaSalle, à Bank of America. Une somme qui équivaut à près du cinquième de l'offre. Cette alternative reste pour l'instant suspendue à la décision que doit rendre en juillet la justice néerlandaise. Celle-ci dira si oui ou non ABN Amro aurait dû consulter ses actionnaires avant de promettre LaSalle pour 21 milliards de dollars.

Quelle que soit la solution retenue, le groupe financier britannique ne devrait cependant pas reformuler sa proposition avant d'avoir l'assurance que ses concurrents ont reçu le feu vert pour lancer leur offensive à 71,4 milliards.

Ceux-ci fourbissent également leurs armes afin de financer cette opération. Ainsi, l'un des membres du consortium, Santander, vient d'annoncer sa décision de vendre tous ses immeubles en Espagne - à l'exception de son siège historique dans la ville dont elle porte le nom - pour 4 milliards d'euros, confirmant une information parue ce mercredi par le quotidien espagnol El Pais. La vente de ces 44 immeubles permettrait à la première banque espagnole d'obtenir des plus-values d'un montant de 1,4 milliard d'euros.

De quoi aider au financement de l'offre hostile lancée en consortium avec Royal Bank of Scotland et Fortis sur ABN Amro. Mais la vente de ces immeubles n'est pas liée au succès de cette offre, a souligné El Pais, précisant que la banque avait de toute façon décidé de les vendre. Ce que l'on confirme chez Santander. "Il s'agit d'une opération financière", a déclaré à l'Agence France Presse (AFP) une porte-parole du groupe. Et d'ajouter: "cette opération va se faire indépendamment de ce qui se passe sur le dossier ABN Amro".

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