Jean-Claude Trichet invite Londres dans la zone euro

Le président de la BCE incite le Royaume-Uni à adopter l'euro. Et vante les bons résultats enregistrés par certains membres, comme l'Irlande, de l'Union monétaire.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, plaide à nouveau pour une entrée de la Grande-Bretagne dans la zone euro, dans une interview publiée ce vendredi par le Financial Times et le Financial Times Deutschland. "Nous incitons tous le Royaume-Uni à entrer dans la zone euro. Je dirais simplement au Royaume-Uni que le marché unique auquel il est étroitement lié ne fonctionne pleinement qu'avec une monnaie unique", déclare le banquier central.

"Imaginez une seconde que vous êtes aux Etats-Unis et que les monnaies diffèrent entre le Massachusetts, la Californie, la Floride et l'Alaska, que verriez-vous vraiment: un marché unique aux Etats-Unis? Mon argumentation n'est pas plus compliquée", ajoute Jean-Claude Trichet dans ce long entretien. Ces déclarations surviennent alors que Gordon Brown s'apprête à diriger le gouvernement en Grande-Bretagne. Le ministre des Finances travailliste passe pour un euro-sceptique convaincu.

La Grande-Bretagne est réticente à entrer dans la zone euro car elle a bénéficié jusqu'à présent des réformes de structure qu'elle a lancées seule, reconnaît le banquier central. "Mais si vous regardez les chiffres, l'Irlande (ndlr: membre de la zone euro) a une croissance supérieure. L'Irlande a un PIB par tête supérieur", insiste-t-il. Dans cette interview, Jean Claude Trichet défend également la stratégie contestée dite des "deux piliers" de la BCE, basée sur l'analyse monétaire et l'analyse économique. Des voix se font régulièrement entendre chez les économistes sur la place importante accordée à l'analyse monétaire dans la doctrine de la BCE, et notamment sur l'observation scrupuleuse de la masse monétaire, alors qu'elle est de plus en plus volatile.

"L'analyse monétaire (...) va continuer à jouer un rôle important à l'avenir", note Jean-Claude Trichet, qui réfute l'idée d'une "division" sur le sujet au Conseil des gouverneurs de la BCE et notamment avec le président de la Banque de France, Christian Noyer. Celui-ci avait fait remarquer le mois dernier, lors d'un colloque à Francfort, que la volatilité croissante de la masse monétaire M3 depuis 2001 en rendait l'analyse beaucoup plus difficile.

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