Tensions persistantes en Turquie

La bourse d'Istanbul a terminé lundi sa séance en baisse de 4% après avoir plongé de 8% à l'ouverture, traduisant l'inquiétude des investisseurs après le déclenchement d'une querelle entre l'armée, gardienne de la laïcité, et le gouvernement turc, qu'elle soupçonne de vouloir islamiser la société. Ce 1er mai, des heurts violents ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre. Sur les marchés des changes, la livre turque était en nette baisse face à l'euro et au dollar.

L'inquiétude à l'égard des tensions que connait la Turquie ne retombe pas. Ce 1er mai, des heurts violents ont eu lieu entre manifestants et forces de l'ordre. Plusieurs centaines de personnes ont été arrêtés et certaines ont été blessées, parfois gravement.

Déjà lundi, observateurs et investisseurs affichaient leurs craintes au lendemain de la grande manifestation qui a vu 1,2 million de turcs rassemblés dimanche sur la place Caglayan pour dire leur crainte que l'élection du candidat de l'AKP, qui dispose de la majorité à l'assemblée, ne marque le début de la fin pour la Turquie moderne voulue par Mustafa Kemal.

La Bourse d'Istanbul avait ouvert lundi sa séance en baisse de 8% afin de finir en recul de 4%, traduisant l'inquiétude des investisseurs après le déclenchement d'une querelle entre l'armée, gardienne de la laïcité, et le gouvernement turc, qu'elle soupçonne de vouloir islamiser la société.

"Après les explications de l'armée, tout a changé, nous nous rappelons tous ce qui s'est passé il y a dix ans", estime Arzu Odabasi, analyste chez Global Securities, cité par l'Agence France Presse (AFP). L'analyste fait référence aux pressions exercées par l'armée en 1997 sur le premier gouvernement islamiste de l'histoire de la Turquie moderne, qui l'ont conduit à la démission. "Pour l'heure la situation est très confuse. Nous avons 48 heures pour en finir avec toutes ces choses, après nous y verrons plus clair", a déclaré l'analyste.

En pleine élection présidentielle, l'armée a accusé vendredi en termes très durs le gouvernement, issu de la mouvance islamiste mais se définissant comme "conservateur démocrate", de ne pas défendre les principes laïques et a rappelé qu'elle était prête à agir pour le faire, le cas échéant. L'armée et les milieux pro-laïcité sont opposés à l'élection par le Parlement d'un candidat du Parti de la justice et du développement, au pouvoir.

Le gouvernement AKP a indiqué ce week-end qu'il maintiendrait son candidat -et unique candidat de cette élection-, le chef de la diplomatie Abdullah Gül, qui a manqué de peu d'être élu vendredi au premier tour de scrutin. L'opposition sociale-démocrate a déposé un recours en annulation de ce vote devant la cour constitutionnelle, qui doit statuer dans les prochaines 48 heures.


La livre turque chute lourdement contre le dollar et l'euro
La livre turque ("lira" en anglais) était en nette baisse face à l'euro et au dollar lundi. "La lire turque ouvre la semaine en baisse de 4%, après les derniers développements de l'élection qui doit désigner un président en Turquie", constate Gavin Friend, économiste à la Commerzbank. La devise européenne a grimpé jusqu'à 1,8976 lire pour un euro, soit son plus haut niveau depuis la mi-mars, contre 1,82 livre environ vendredi soir. Pour la livre, il s'agit d'une chute de presque 4%. Le dollar pour sa part a progressé de 1,3350 livre environ vendredi soir à 1,3932 lundi matin, soit une appréciation de 4,4%. La semaine dernière, le dollar évoluait au plus bas depuis mai 2006 contre la devise turque.

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